BLOG D'UN VIERZONNAIS





vendredi 24 janvier 2014

QUOTA DE CHANSONS FRANCAISES

Il y a quelques années, j’ai eu la chance d’exercer un rêve de gosse, un rêve que je faisais après avoir écouté, du fond de mon lit, chaque soir, l’émission radiophonique de Max MEYNIER, sur RTL, “Les Routiers sont sympas” : devenir animateur de radio. Et de 1989 à 1994, j’ai été animateur de radio sur Radio Birette, à Allogny. Par la suite, pour raisons professionnelles, j’ai dû quitter le Berry pour la Touraine, puis les Pyrénées, avant de revenir. Mais je n’ai jamais perdu le contact avec cette station jusqu’à sa fermeture.
 
En 1996, une loi a marqué le paysage radiophonique : l’obligation, pour chaque radio, de diffuser 40% de chansons francophones. Je me souviens alors du débat qui a suivi au sein de cette petite station FM : étions-nous en présence d’une loi liberticide ? Etions-nous en présence d’une loi de préservation de la culture française ? Allait-on être obligé d’osciller entre vieux standards des années 60, 70, 80 et rap des années 90 ? Peu importe, comme beaucoup de lois en France, malheureusement, elle ne fût plus ou moins… pas appliquée ! Sur la “radio du pays”, chaque animateur a continué à faire ce qu’il faisait auparavant, soit de diffuser ce qui lui semblait bon, surtout ce qu’il aimait, sans “couleur d’antenne”. Ce que j’ai fait aussi, grand amateur de musique française (Francis CABREL, Jacques DUTRONC, RENAUD, Hubert-Félix THIEFAINE, …).
Mais si Radio Birette était oubliée des grands contrôleurs de l’Etat, ce ne fût pas le cas des grandes radios (EUROPE 1, RTL, FRANCE INTER, …) et grands réseaux français (NRJ, RTL2, SKYROCK, VIRGIN, …). Et ces derniers, un peu moins de 20 ans plus tard, veulent secouer le joug de cette loi qu’ils jugent absurde, d’autant qu’internet n’est pas soumis à cette règle.

Je ne sais pas ce que fera le Parlement, mais je pense QU’IL NE FAUT PAS ABROGER CETTE LOI. Et j’irai même plus loin encore : j’obligerai un minimum de panachage des titres diffusés quotidiennement. D’expérience, je sais qu’une oreille se sculpte, que des sentiments peuvent se créer : si l’animateur de radio a un peu de sensibilité, il arrivera à faire apprécier, aimer le morceau qu’il diffuse. Par la répétition, d’abord.
Pour revenir à la loi, je pense qu’elle a permis à des artistes comme BENABAR, Benjamin BIOLAY ou Christophe MAÉ de s’affirmer et de gagner un public qu’ils auraient mis plusieurs années à conquérir. En l’absence de ce texte, peut-être aurions-nous été peu à peu formatés à une certaine forme de culture américaine.
Certains, les réseaux en tête, me rétorqueront qu’internet n’est pas soumis à cette loi. Peut-être faut-il l’obliger aux radios par internet. Par contre, pour des sites comme DEEZER, DAILYMOTION ou YOUTUBE, cette loi n’a pas de raison d’être puisque c’est l’internaute lui-même qui fait sa programmation.
 
Cette loi trouve un autre écho en moi pour l’obligation de parité des listes électorales. Il est vrai que nombre de listes, à Vierzon comme ailleurs, ont du mal à être bouclées avec cette obligation, beaucoup de femmes refusant de s’engager, refusant de lire sur elles les posts anonymes haineux ou insultants de certains blogs (il est vrai que le “courage” de certains s’arrête bien vite, comme ceux de Bezant et Albert sur un site vierzonnais bien connu), se sentant peu compétentes (ce que je juge particulièrement faux : si la compétence était une question de sexe, ce serait tellement merveilleux). Il est vrai que, par cette loi, nous nous passons, peut-être, d’hommes compétents. Il est vrai que seules le professionnalisme et la volonté devraient être retenus. Mais je pense que, parfois, il faut en passer par un texte un peu plus contraignant que les autres pour obtenir un résultat bénéfique pour tous.
 
“La liberté, c’est la faculté de choisir ses contraintes”, disait Jean-Louis BARRAULT. J’ai choisi les miennes.

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