BLOG D'UN VIERZONNAIS





mardi 21 avril 2015

RETOUR VERS LE FUTUR

Ça commence à devenir lassant... voire énervant.
 

Lu dans la presse : l’acteur et réalisateur américain Ben AFFLECK, vu dans “Will hunting”, “Pearl Harbor”, “Daredevil” et “Argo”, chercherait ou aurait cherché à faire taire l’existence, parmi ses ancêtres, d’un esclavagiste. Dans le même temps, l’on apprend que notre Secrétaire d’Etat aux Anciens Combattants, M. Jean-Marc TODESCHINI, s’est rendu en Algérie pour rendre hommage aux victimes de Sétif... Quelles sont-elles ? Le 8 mai 1945, lors de la fête saluant la fin de la seconde guerre mondiale, les algériens de Sétif se soulèvent pacifiquement pour l’égalité de leurs droits avec ceux des algériens pieds-noirs, puis pour leur liberté. La manifestation se transforme en émeute, puis, peu à peu, en guerre civile ou d’indépendance, me refusant à prendre parti, suite à la répression des autorités.
 

Quel parallèle faire entre ces deux informations ? Plusieurs mais je n’en retiendrai qu’un : les vivants d’aujourd’hui veulent faire oublier, par le pardon ou la dissimulation, les faits, voire les idées de leurs ancêtres, voire simplement de ceux que nous prenons pour tels parce qu’ils nous ont précédé sur la terre où nous vivons. Mais connaissons-nous nos ancêtres ? Chacun de nous sait-il qui ils étaient ? Aussi loin que je le sache, mon plus lointain ancêtre portant mon nom était sabotier. Mais peut-être venait-il de plus loin ? Peut-être de Vendée, où j’ai tant d’homonymes ? Peut-être son père ou son grand-père a-t-il été déporté au début du XIXème siècle, quand tant d’anciens chouans et vendéens l’ont été en Sologne, terre insalubre à l’époque ? Peut-être l’un d’entre eux était-il un tueur, un voleur, un esclavagiste ? Pire encore... ou mieux, qui sait ? Mais en quoi serai-je responsable ? Qui sait d’où il vient ? Qui sait ce que faisaient et pensaient ses ancêtres ? Si nous pouvions voyager dans le passé, serions-nous amis avec nos ancêtres, comme c’est le thème du film “Retour vers le futur” ? Facile de refaire l’Histoire avec ce que l’on sait aujourd’hui mais nos enfants, nos descendants auront-ils le même jugement que nous sur ceux qui nous ont précédés ? Auront-ils la même appréciation que nous de nos vies, de nos décisions ?

Ainsi, l’on ne cesse de glorifier, à gauche comme à droite, Jean JAURÈS, oubliant que ce dernier était un tenant du colonialisme, pensant que c’était une bonne chose pour les colonisés. Peut-être... si l’on prend pour modèle notre Société. Et encore.

 
Mais ce qui est fait est fait. Je ne veux pas demander pardon pour un acte ou une pensée qu’a fait ou a eu un de mes ancêtres ou le pays dans lequel il vivait. Et je ne veux pas qu’un pays, un peuple, une religion ou une idée me demande pardon pour ce qu’il ou elle a fait contre l’un de mes ancêtres, je ne veux pas que les allemands d’aujourd’hui s’excusent de ce que leurs ancêtres ont fait aux miens, je ne veux pas que les anglais d’aujourd’hui s’excusent de ce que leurs ancêtres ont donné une raclée aux nôtres à Azincourt et ont occupé une partie de notre pays pendant plus de trois siècles, je ne veux pas que les arabes d’aujourd’hui s’excusent de ce que leurs ancêtres pillaient, tuaient ou réduisaient les nôtres en esclavage sur les bords de la Méditerranée, voire plus loin encore, je ne veux pas que les musulmans de notre pays s’excusent des actes que des fanatiques musulmans font subir à d’autres personnes, chrétiennes, yazidis ou musulmanes mêmes sous prétexte qu’ils partagent une même religion sans la comprendre de la même façon. Ce qui m’importe, c’est le présent et l’avenir. Je n’ai à demander pardon à personne et je n’attends de pardon de personne. Sauf à ceux qui m’ont directement fait du mal ou à ceux auxquels j’ai directement fait du mal ! Et si chacun le pense vraiment, avec son cœur, avec ses tripes, non sa raison ou un quelconque calcul.