BLOG D'UN VIERZONNAIS





dimanche 18 décembre 2016

QUI A TUÉ ALEP ?

“Ci-git Alep”. Cette une du journal Libération m’a marqué. Elle est simple. Précise. Accusatrice. Culpabilisatrice. Nous n’avons rien fait pour sauver Alep. La France, plus généralement l’Europe et le monde occidental, n’a rien fait. Nos politiques n’ont rien fait donc l’armée n’a rien fait. Aurions-nous pu ? J’en doute. Nos intellectuels n’ont rien fait donc d’éventuels courageux ou têtes brulées n’ont rien fait. A l’inverse de ce qui c’est passé en Espagne lors de la guerre civile, il n’y a pas eu de bataillon prêt à aller se battre en Syrie contre le pouvoir de Bachar al Assad. Aurions-nous dû ? Là se mêlent nos convictions républicaines, nos fois et nos aspirations. La réponse est donc personnelle. Pour ma part, je ne l’aurais pas fait. Une exception cependant : il y a eu un ensemble d’égarés parti se battre en Syrie contre le tyran de Damas : ceux qui ont rejoint DAESH. Sans comprendre le Coran, sans savoir que le Djihad se fait uniquement en soi. Qui est-on pour le faire contre autrui ? Dieu ? Allah ? Le blasphème est pire.
 
Nous sommes coupables de la destruction d’Alep. Mais pas seulement d’Alep. De tous les morts qui l’ont précédé et d’une grande partie de ceux qui suivront. Il y a quelques années, pour des raisons tant économiques, les plus réelles mais les moins avouables, que de foi démocrate, oubliant que la notion de “démocratie” est variable d’un pays à l’autre, voire d’un homme à l’autre, les “occidentaux” sont intervenus en Irak, en Libye, en Syrie, décidant de remodeler cette région selon nos intérêts et nos convictions. A mon sens, éliminer les tyrans qu’ont été Hussein ou Kadhafi et qu’est encore Bachar Al Assad est louable. Sauf que la liste des dictateurs est loin d’être close et que je ne crois pas que la moindre révolution puisse réussir dans chaque pays sans qu’elle vienne du peuple lui-même, qui plus est dans sa très grande majorité. En sus, aucune solution de succession dans chacun des pays où nous sommes intervenus n’a été réellement pensée. Ou alors rapidement, sur un coin de table, entre la poire et le fromage. Alors que faire ? Je ne sais pas mais ce qui est certain, c’est que nous en paierons l’addition pendant longtemps, avec l’immigration clandestine, les attentats, ... ou alors on débarque pacifiquement dans ces pays, on s’excuse, on reconstruit tout ce qui a été détruit, avec le pouvoir en place ou celui qui nous parait le plus fort, et on installe un régime de vie le plus acceptable possible. Je me demande si ce n’est pas ce qu’est en train de faire Poutine... Aux politiques et aux penseurs autoproclamés de se pencher sur la question.
 
“Ci-git Alep” : le testament n’en finit pas de s’ouvrir...

dimanche 11 décembre 2016

RECETTE DE CUISINE

Elle nous manquait ! La ville entière l’attendait comme les enfants attendent le Père Noël ! Le maire de Vierzon va mener une étude sur le centre-ville... Il en manquait une pour compléter la bibliothèque des projets sans suite. Après la SEM-TERRITORIA et son budget dispendieux, voici la Caisse des Dépôts, l’Etat, qui va jouer l’étudiant et le promoteur. Avec l’accord du maire, trop heureux que cela ne lui coûte rien. Enfin, que cela ne lui coûte pas encore puisque Vierzon devient un sujet d’étude, un cobaye de laboratoire (NDLA : dispositif des “villes laboratoires” avec Cahors, Nevers, Flers...). D’autant qu’une réforme favorable aux plus défavorisés d’entre nous va coûter aux finances de la Ville de Vierzon 400 000 €. Le maire qu’il est est, dit-il, heureux pour ces concitoyens (NDLA : il le dit mais le pense-t-il ?) mais le maire qu’il est est, dit-il aussi, dépité comme gestionnaire (NDLA : “Adieu veau, vache, cochon, couvée, ...). Il va falloir se serrer la ceinture mais c’est de la faute de l’Etat. Mais si cette opération fonctionne en n’accouchant pas, pour une fois, d’une souris, à qui en reviendra le mérite ? A l’Etat ou à la Ville ?
 
Ce qui est certain, c’est que la Municipalité, quelle qu’elle soit, ne peut rester inactive après 18 ans d’immobilisme et un premier mandat inutile. Que l’Etat vienne à la rescousse est bon. Mais je ne peux penser, à chaque fois que j’entends le mot “étude”, à la remarque de Georges CLEMENCEAU sur un synonyme politique de ce mot : “Quand on veut enterrer une décision, on crée une commission”. Aujourd’hui, on fait une étude, on crée la commission et on enterre l’idée dans la bibliothèque des projets sans suite.

samedi 10 décembre 2016

IL AURAIT PU ÊTRE GRAND...

Bon, je n’ai pas voté pour lui. En 2012. Ni au premier tour, ni au second. Mais il a été élu. Je ne sais pas par qui, puisque la plupart des électeurs qui ont voté pour lui font preuve d’amnésie mais il a été élu. Ce président a nommé comme premier premier ministre un professeur d’allemand. Un professeur d’allemand qui se trompe même dans la traduction d’une phrase. Tout le reste sera à l’avenant. Il nommera ensuite un de ses anciens adversaires des primaires comme second premier ministre. L’homme parait plus dynamique mais qu’en conservera l’Histoire, quand le temps aura passé, que les passions se seront apaisées, que la raison reviendra ? Nul ne le sait encore, nous sommes encore à l’heure des expectatives... Puis, un soir, ce président prend une grande décision, une décision courageuse parce qu’elle va à l’encontre des travers humains, puisqu’elle va à l’encontre de l’ambition de chacun : il renonce à briguer un second mandat... Sans changer son équipe, il nomme un troisième premier ministre, un homme austère à la réputation professionnelle assise et reconnue par le plus grand nombre. Un espoir nait en moi... Un espoir vain mais un espoir quand même : j’ai cru que ce président, débarrassé de toute ambition mais tout de même promis à un avenir confortable, allait devenir grand, magnanime. Je me suis trompé.
 
Il aurait pu être grand ?
Deux faits pour corroborer mon jugement. Le premier est le refus d’une grâce totale de Jacqueline SAUVAGE (cf. mes articles “Jacqueline SAUVAGE : l’horreur judiciaire” et “J’comprends pas”), cette “dangereuse criminelle de 68 ans qui ne s’interroge pas assez sur son acte”, déjà victime d’une décision en demi-teinte de ce président (NDLA : une grâce “partielle”...).
Le second vient de tomber : après de multiples études économiques, écologiques, sociologiques, enquêtes à charge, à décharge, débats politiques, débats citoyens, votes, même référendum : le nouvel aéroport de Nantes, sous prétexte que quelques opportunistes, jusqu’ici vainqueurs dans une seule catégorie, celle de la victimisation, s’y opposent, ne se fera pas... Du moins pas sous ce mandat. Je vais y penser pour payer mes impôts : je suis opportunément contre, je ne paie pas alors le président qui aurait pu être grand ne fera rien... J’hésite entre la colère et la tristesse...
 
Il aurait pu être grand... Il a commencé à 3% (NDLA : sondages de 2012 pour les primaires socialistes), il termine à 3%. Son mandat aura été à l’image de ce chiffre : ridicule. Tournons la page. Et dire qu’il aurait pu être grand...