BLOG D'UN VIERZONNAIS





dimanche 28 février 2016

UNE EUROPE PAR PALIER – LA COURSE À LA CROISSANCE EST UNE ERREUR – ÉCONOMIE ET ÉCOLOGIE : DES FRÈRES AMIS – DIMINUTION DU TEMPS DE TRAVAIL : NOUS NE SOMMES PAS PRÊTS


Je ne sais plus si être de gauche, être de droite ou être du centre a une quelconque signification. On retrouve chez Marine LE PEN des idées défendues de par le passé, même encore aujourd’hui, dans les paroles mais pas dans les faits, par les communistes (si, si : il en reste. À Vierzon. Tendance “bourgeois pavillonnaire : après moi, le Déluge”). C’est d’autant plus vrai pour les partis politiques. Ainsi, aux dernières élections départementales, j’ai vu les Républicains et les démocrates “indépendants” soutenir des candidats ayant appelé à s’unir avec le Parti Socialiste contre les communistes lors de l’élection précédente. Espérons que David DALLOIS sera plus honnête que ses prédécesseurs, coupables du recul depuis près de 20 ans des Républicains et de leurs ancêtres de l’UMP, elle-même pâle figure du gaullisme. Je rebouche là la citerne de mon dégoût et oriente mon propos vers l’origine de mon écrit : la rencontre journalistique du Berry Républicain avec l’économiste socialiste Pierre LARROUTUROU.


 
UNE EUROPE PAR PALLIER
 
Loin de moi de partager toutes ses idées mais il en est certaines que je soutiens. Ainsi, pour l’Europe : “revenir à neuf ou dix pays, dont le noyau fondateur”. Je suis un fédéraliste convaincu. Je reste certain que la seule façon de lutter contre l’économie, voire la culture, des grands pays (USA, Chine, Inde, Brésil, Russie, hégémonies présentes ou à venir) reste l’union. L’Europe ne pourra se défendre, voire vivre, que si elle est unifiée. Pas seulement sur le plan monétaire mais aussi sur les plans social et fiscal et demain militaire, diplomatique, culturelle et... politique. Mais nous avons peut-être construit l’Europe trop vite. Peut-être faut-il procéder par palier. Une simple union économique de libre-échange dans un premier temps, puis monétaire, puis plus encore ensuite. Evidemment, cela implique des différences de vitesse d’un pays à l’autre. Aujourd’hui, j’ai plutôt l’impression qu’au nom d’un idéal de paix, nous avons fait l’Europe comme si nous avions réunis tous les clubs de football dans une seule et même ligue, faisant fi des performances sportives, des structures d’encadrement, des budgets et surtout : des volontés de chacun. J’en veux pour preuve le futur Brexit. Comme avec Margaret THATCHER, David CAMERON tente d’arracher à l’Europe un statut particulier, surtout économique et financier. En langage commun, David CAMERON veut le beurre, l’argent du beurre et la crémière. Je pense que ça suffit ! Si les britanniques veulent quitter l’Europe, qu’ils le fassent ! On peut discuter de tout et avec tout le monde, même avec le Diable, mais il faut rester ferme sur une chose : une loi européenne doit être la même pour tous ! Comme une loi française doit être la même pour tous les français... J’y reviendrai dans un prochain article.
 
LA COURSE À LA CROISSANCE EST UNE ERREUR.
 
Partageant toujours les idées de Pierre LARROUTUROU, je ne crois pas que seule la course à la croissance est une solution à nos difficultés économiques. En France, comme dans tous les pays occidentaux, nous nous battons après des taux de croissance qui ne veulent rien dire si nous nous comparons avec la Chine, l’Inde ou le Brésil : nous ne partons pas du même niveau. Nous agissons comme si, sous prétexte que le voisin construit sa maison à raison de 50 m² habitable par an nous devions faire de même. Sauf que le voisin avait une cabane de 10 m² il y a dix ans et nous une longère de 200 m² ! Stupide ! Nos économies occidentales sont des économies de remplacement, voire d’amélioration de notre niveau de satisfaction à un besoin de confort, pas une économie de création ! Nous réfléchissons à l’achat d’une troisième voiture par foyer quand d’autres veulent au moins en avoir une !
 
ÉCOLOGIE ET ÉCONOMIE : DES FRÈRES AMIS.
 
Nouveau partage des idées de Pierre LARROUTUROU, idées que j’avais déjà émises mais que je réaffirme aujourd’hui, tant elles allient l’économie et l’écologie : la réorientation des fonds d’investissement européens vers l’isolation de nos bâtiments, créant des emplois tout en diminuant notre facture énergétique et préservant notre planète, la réfection de nos routes, créant des emplois (bis) tout en améliorant notre sécurité, la création de moyens de transport peu, voire pas polluant, créant des emplois (ter) tout en améliorant notre sécurité (bis), diminuant notre facture énergétique (bis) et préservant notre planète (bis). Et je peux continuer encore longtemps. Aujourd’hui, nos politiques et économistes agissent comme les défenseurs d’un système moribond, à bout de souffle, comme si nous investissions dans une voiture usée, qui consomme, dont les entretiens coûtent de plus en plus chers, au lieu d’investir dans un nouveau véhicule. Il nous faut changer.
 
DIMINUTION DU TEMPS DE TRAVAIL : NOUS NE SOMMES PAS PRÊTS.
 
Par contre, je suis beaucoup plus circonspect sur l’idée de baisser le temps de travail à 32 heures par semaine, soit à 4 jours par semaine. Sur le papier, c’est séduisant. Sauf que je doute que cela puisse s’appliquer à tous, tout le temps et partout. Et ses arguments sont erronés. J’en veux pour preuve les 35 heures. Au départ, il s’agissait de travailler 35 heures payées... 35 ! Économiquement, pour les entreprises, c’était neutre (j’ai bien écrit : économiquement). À partir du moment où c’était 35 heures payées 39, cela est devenu une catastrophe dont les hôpitaux ne se sont toujours pas relevés. Pour les entreprises, celles qui en ont le plus souffert sont aujourd’hui mortes, créant à l’époque une recrudescence du chômage (merci Mme AUBRY...). Dans la vie de tous les jours, on en subit encore les conséquences : essayez de prendre rendez-vous avec une décideuse, sans misogynie, le mercredi. Le mercredi, c’est le jour des enfants, le jour le plus chômé de la semaine par les mères, après, évidemment, le weekend. Dans la même veine, essayez de prendre rendez-vous avec qui ce soit le vendredi, surtout après-midi. Pierre LARROUTUROU pense que cela permettrait de “s’impliquer dans l’associatif”. Sauf que cela n’est pas vrai. Une fois encore, l’expérience des 35 heures le prouve : le monde associatif a perdu des actifs pour gagner des utilisateurs. Et encore.
Économiquement toujours mais sur le plan du travail : diminuer le temps de travail aurait un autre impact pour lequel nous ne savons pas répondre. J’en viens même à me poser la question si nous le saurons un jour : les métiers en tension, personnel qualifié de l’industrie et de l’artisanat en tête, le seront encore plus. Si nous manquons aujourd’hui de tourneurs, de fraiseurs, de boulangers, de plombiers, croyez-vous que cela sera plus facile demain en diminuant le temps de travail ?
 
Cependant, Pierre LARROUTUROU pose des questions intéressantes et y apporte des réponses quand d’autres ne savent que s’opposer. Et ça, j’aime...

1 commentaire:

  1. Article très intéressant dont les personnalités politiques de tout bord devraient s'inspirer. Bravo

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