BLOG D'UN VIERZONNAIS





lundi 6 janvier 2014

TOUT FAIRE POUR LA RELANCE ?

La relance économique, donc de l’emploi, devrait être le sujet phare des prochaines élections municipales. L’exécutif de la Région Centre, où siègent deux de nos maires-adjoints, MM. Philippe FOURNIE et François DUMON, semble l’avoir très bien compris. Tant mieux : c’est au moins un point à mettre à leur actif, déjà qu’ils n’en ont pas beaucoup. Par contre, les solutions budgétaires qu’il met pour sa réalisation me laissent… dubitatif !
 
Selon ce que j’en lis dans le dernier numéro du magasine de propagande régionale reçu récemment, appelé “OCentre ma région”, le président François BONNEAU et son équipe vont consacrer (page 13) 4,1% du budget de la Région à l’économie. Ce n’est pas vraiment ce que j’appellerais une “politique de soutien à la relance”. Le titre de l’article, “2014, tout faire pour la relance” m’apparaît pour le moins présomptueux, voire menteur. Même si on y ajoute les 2,8% du budget consacrés à la “Recherche, la Technologie et l’Innovation”, voire -pourquoi pas ?- les 9,9% de l’“Apprentissage” et les 7,8% de la “Formation professionnelle”, financés en grande partie par les entreprises elles-mêmes, avec pour assiette les salaires (une source de perte d’emplois, notamment dans les industries exportatrices).

Reprenons les grandes lignes (page 10) : pour une plus grande facilité de lecture, mes commentaires seront désormais, sur cet article, écrits en rouge (et rien à voir avec une quelconque allégeance politique, même si notre Président de notre Communauté de Communes m’a traité de “gauchiste” l’année passée).
 
INVESTIR EN SOUTIEN À L’ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE (bien ! Même si j’aurais préféré que l’exécutif de la Région Centre substitue le mot “emploi” à “économie” : l’économie sans l’emploi n’offre que peu d’intérêt).
 
RESTER MOBILISÉS POUR L’EMPLOI (heureusement qu’il le dit, on n’avait pas l’impression que c’était le cas).
Renforcer la formation des jeunes et des demandeurs d’emploi les plus fragilisés grâce, notamment, au fond réActif Formation-Emploi doublé à 8M€ en 2014. Sans ironie, je trouve cette initiative bonne. Cependant, n’oublions pas qu’il ne faut pas que la Région Centre se substitue aux structures d’Etat existantes, certes perfectibles, que sont tant Pôle Emploi que l’Education Nationale. Qu’il y ait aujourd’hui encore plus de 120 000 jeunes sortant de notre système scolaire sans diplôme, plus de 1 sur 10 m’apparaît être une aberration. Et je passerai sous silence les diplômés que les entreprises doivent former de nouveau une fois les avoir intégrés. Qui réformera enfin le “mammouth” de Claude ALLEGRE ? J’ajouterai à cette réforme, nécessaire, une clarification, après mesure des actions, de tous les organismes publics travaillant sur l’emploi.
Accélérer le développement des emplois non délocalisables en dopant les services, l’économie locale, les emplois d’avenir et l’emploi associatif. Le point qui m’a fait bondir de ma chaise quand j’ai lu cette volonté ! François BONNEAU et son bureau connaissent-ils la réalité ? Manifestement non. Les emplois industriels sont délocalisables, oui. Mais les emplois de service, du BTP ou des transports souffrent d’une concurrence déloyale que sont les fameux “employés détachés” venus de l’étranger. Et le phénomène ne cesse de se développer ! Au départ, le Centre était peu concerné, étant éloigné des frontières. Mais aujourd’hui, nous sommes comme tout le monde ! Le cas des abattoirs bretons, en faillite ou soumis à des plans sociaux, en est un vivant et récent exemple. A quand une France, une Europe, qui permette une libre circulation des travailleurs, mais avec soit un code du travail commun (ce n’est pas pour demain), soit un ajustement de chaque salarié travaillant dans un lieu donné aux lois (salaires, cotisations sociales et taxes ayant pour assiette le salaire) le plus profitable au salarié, ensuite à l’Etat dans lequel ils travaillent ? Cela s’appelle du libéralisme au sens démocrate du terme : la liberté mais avec des barrières pour respecter la liberté d’autrui.
Pour ce qui est de l’économie locale, pas de problème.
Pour ce qui est des emplois d’avenir comme des emplois associatifs, ils ont le bénéfice d’occuper les chômeurs, de servir la Société, la Communauté, quelquefois de les former mais ils ont l’inconvénient d’être couteux pour ladite communauté. C’est bien mais sur une courte période. C’est une technique keynésienne, un médicament de l’Economie qu’il ne faut pas faire perdurer.
Multiplier les formations sanitaires et sociales, où les besoins sont importants. Une bonne chose. Et dire que certaines personnes de cette équipe voulaient, par souci d’économie restant à prouver, centraliser ces formations sur Tours, Blois, Orléans, Bourges et Chartres…
 
STIMULER LE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE.
Favoriser l’innovation dans les entreprises, avec l’appel à des projets PME innovation de 8 M€.
Dynamiser l’export avec le plan régional d’internationalisation des entreprises.
Soutenir l’économie verte.
Financer la recherche porteuse de développement grâce au dispositif “Ambition, Recherche et Développement 2020”.
De bonnes initiatives. Mais tout dépend de la méthode de sélection et de suivi. Et du temps apporté. La rapidité est une des conditions de la réussite. Malheureusement, l’Administration ne brille pas sur cette caractéristique.
 
PROMOUVOIR LES SOLIDARITÉS ENTRE GÉNÉRATIONS ET ENTRE TERRITOIRES.
Poursuivre l’activation du plan “Avenir Jeunes en région Centre”. S’occuper des jeunes, c’est bien. Mais il ne s’agit pas d’oublier leurs parents. L’emploi des plus de 40 ans nécessite un effort important, surtout en termes de reconversion.
Lutter contre la désertification médicale. Oui, mais comment ? A terme, il me parait nécessaire de revoir la notion même de numerus clausus. Il me parait également important de revoir la formation de notre personnel soignant. Pour exemple, si j’en crois les journaux d’information, pourquoi peut-on être formé au métier de sage-femme en un an en Belgique alors que l’on en demande trois en France ? Au titre de l’européanisation des diplômes, il vaut mieux aller se former en Belgique qu’en France. Il me parait utile d’envisager l’emploi d’infirmiers pour seconder les médecins pour les diagnostics (un médecin doit-il voir tout le monde pour diagnostiquer une angine et prescrire les médicaments nécessaires ?). Il me parait indispensable de mettre en œuvre une politique de péréquation des charges et impôts relatifs à ce métier d’un canton à l’autre en fonction de sa dotation en médecins.
Loger les personnes dépendantes au plus près de leur ancien domicile. Et pourquoi pas dans leur ancien domicile au moyens d’aménagements immobiliers et mobiliers ? Cette politique coûtera toujours moins cher que de construire des maisons de retraite.
 
RÉDUIRE LES DÉPENSES DE FONCTIONNEMENT DE 2M€ ET MAÎTRISER L’ENDETTE-MENT
Je ne peux que m’en féliciter. Cependant, je tiens à relativiser l’effort : 2 M€, c’est moins d’1% des dépenses de fonctionnement Pour l’endettement, le président BONNEAU avoue un emprunt de 77 M€ pour 2014. Réduit-il la dette ? Il le dit mais ne donne aucune information, n’accordant aucune part de ses dépenses à ce sujet (cf. “Répartition des dépenses du Conseil Régional par secteur”, page 13). Est-ce un oubli ? Réduit-il réellement la dette ? Trop de questions laissées sans réponses.
 

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