La relance économique, donc de l’emploi, devrait être
le sujet phare
des prochaines élections municipales. L’exécutif de la Région
Centre, où siègent deux de nos maires-adjoints, MM. Philippe FOURNIE et
François DUMON, semble l’avoir très bien compris. Tant mieux : c’est au
moins un point à mettre à leur actif, déjà qu’ils n’en ont pas beaucoup. Par
contre, les solutions budgétaires qu’il met pour sa réalisation me laissent…
dubitatif !
Selon ce que j’en lis dans le dernier numéro du
magasine de propagande régionale reçu récemment, appelé “OCentre ma région”, le
président François BONNEAU et son équipe vont consacrer (page 13) 4,1% du budget de
la Région à l’économie. Ce n’est pas vraiment ce que j’appellerais
une “politique de soutien à la relance”. Le titre de l’article, “2014, tout
faire pour la relance” m’apparaît pour le moins présomptueux, voire menteur.
Même si on y ajoute les 2,8% du budget consacrés à la “Recherche, la Technologie
et l’Innovation”, voire -pourquoi pas ?- les 9,9% de l’“Apprentissage” et
les 7,8% de la “Formation professionnelle”, financés en grande partie par les
entreprises elles-mêmes, avec pour assiette les salaires (une source de perte
d’emplois, notamment dans les industries exportatrices).
Reprenons les grandes lignes (page 10) : pour
une plus grande facilité de lecture, mes commentaires seront désormais, sur cet
article, écrits en rouge (et rien à voir avec une quelconque allégeance
politique, même si notre Président de notre Communauté de Communes m’a traité
de “gauchiste” l’année passée).
INVESTIR EN
SOUTIEN À L’ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE (bien ! Même si
j’aurais préféré que l’exécutif de la Région Centre substitue le mot “emploi” à
“économie” : l’économie sans l’emploi n’offre que peu d’intérêt).
RESTER
MOBILISÉS POUR L’EMPLOI (heureusement qu’il le dit, on
n’avait pas l’impression que c’était le cas).
● Renforcer
la formation des jeunes et des demandeurs d’emploi les plus fragilisés grâce,
notamment, au fond réActif Formation-Emploi doublé à 8M€ en 2014. Sans ironie, je trouve cette initiative bonne. Cependant,
n’oublions pas qu’il ne faut pas que la Région Centre se substitue aux
structures d’Etat existantes, certes perfectibles, que sont tant Pôle Emploi que
l’Education Nationale. Qu’il y ait
aujourd’hui encore plus de 120 000 jeunes sortant de notre système
scolaire sans diplôme, plus de 1 sur 10 m’apparaît être une aberration. Et
je passerai sous silence les diplômés que les entreprises doivent former de
nouveau une fois les avoir intégrés. Qui réformera enfin le “mammouth” de
Claude ALLEGRE ? J’ajouterai à cette réforme, nécessaire, une clarification,
après mesure des actions, de tous les organismes publics travaillant sur
l’emploi.
● Accélérer
le développement des emplois non délocalisables en dopant les services,
l’économie locale, les emplois d’avenir et l’emploi associatif. Le point qui m’a fait bondir de ma chaise quand j’ai lu
cette volonté ! François BONNEAU et son bureau connaissent-ils la
réalité ? Manifestement non. Les emplois industriels sont délocalisables,
oui. Mais les emplois de service, du BTP
ou des transports souffrent d’une concurrence déloyale que sont les fameux
“employés détachés” venus de l’étranger. Et le phénomène ne cesse de se
développer ! Au départ, le Centre était peu concerné, étant éloigné des
frontières. Mais aujourd’hui, nous sommes comme tout le monde ! Le cas des
abattoirs bretons, en faillite ou soumis à des plans sociaux, en est un vivant
et récent exemple. A quand une France,
une Europe, qui permette une libre circulation des travailleurs, mais avec soit
un code du travail commun (ce n’est pas pour demain), soit un ajustement de
chaque salarié travaillant dans un lieu donné aux lois (salaires, cotisations
sociales et taxes ayant pour assiette le salaire) le plus profitable au
salarié, ensuite à l’Etat dans lequel ils travaillent ? Cela s’appelle
du libéralisme au sens démocrate du terme : la liberté mais avec des
barrières pour respecter la liberté d’autrui.
Pour ce qui est de l’économie locale,
pas de problème.
Pour ce qui est des emplois d’avenir
comme des emplois associatifs, ils ont le bénéfice d’occuper les chômeurs, de
servir la Société, la Communauté, quelquefois de les former mais ils ont
l’inconvénient d’être couteux pour ladite communauté. C’est bien mais sur une
courte période. C’est une technique keynésienne, un médicament de l’Economie
qu’il ne faut pas faire perdurer.
● Multiplier
les formations sanitaires et sociales, où les besoins sont importants. Une bonne chose. Et dire que certaines personnes de cette
équipe voulaient, par souci d’économie restant à prouver, centraliser ces
formations sur Tours, Blois, Orléans, Bourges et Chartres…
STIMULER LE
DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE.
● Favoriser
l’innovation dans les entreprises, avec l’appel à des projets PME innovation de
8 M€.
● Dynamiser
l’export avec le plan régional d’internationalisation des entreprises.
● Soutenir
l’économie verte.
● Financer
la recherche porteuse de développement grâce au dispositif “Ambition, Recherche
et Développement 2020” .
De bonnes initiatives. Mais tout dépend
de la méthode de sélection et de suivi. Et du temps apporté. La rapidité est
une des conditions de la réussite. Malheureusement, l’Administration ne brille
pas sur cette caractéristique.
PROMOUVOIR
LES SOLIDARITÉS ENTRE GÉNÉRATIONS ET ENTRE TERRITOIRES.
● Poursuivre
l’activation du plan “Avenir Jeunes en région Centre”. S’occuper
des jeunes, c’est bien. Mais il ne s’agit pas d’oublier leurs parents. L’emploi
des plus de 40 ans nécessite un effort important, surtout en termes de
reconversion.
● Lutter
contre la désertification médicale. Oui, mais
comment ? A terme, il me parait nécessaire de revoir la notion même de
numerus clausus. Il me parait également important de revoir la formation de
notre personnel soignant. Pour exemple, si j’en crois les journaux
d’information, pourquoi peut-on être formé au métier de sage-femme en un an en
Belgique alors que l’on en demande trois en France ? Au titre de
l’européanisation des diplômes, il vaut mieux aller se former en Belgique qu’en
France. Il me parait utile d’envisager l’emploi d’infirmiers pour seconder les
médecins pour les diagnostics (un médecin doit-il voir tout le monde pour
diagnostiquer une angine et prescrire les médicaments nécessaires ?). Il
me parait indispensable de mettre en œuvre une politique de péréquation des
charges et impôts relatifs à ce métier d’un canton à l’autre en fonction de sa
dotation en médecins.
● Loger
les personnes dépendantes au plus près de leur ancien domicile. Et pourquoi pas dans leur ancien domicile au moyens
d’aménagements immobiliers et mobiliers ? Cette politique coûtera toujours
moins cher que de construire des maisons de retraite.
RÉDUIRE LES
DÉPENSES DE FONCTIONNEMENT DE 2M€ ET MAÎTRISER L’ENDETTE-MENT
Je ne peux que m’en féliciter.
Cependant, je tiens à relativiser
l’effort : 2 M€, c’est moins d’1% des dépenses de fonctionnement Pour
l’endettement, le président BONNEAU avoue un emprunt de 77 M€ pour 2014.
Réduit-il la dette ? Il le dit mais ne donne aucune information,
n’accordant aucune part de ses dépenses à ce sujet (cf. “Répartition des
dépenses du Conseil Régional par secteur”, page 13). Est-ce un oubli ? Réduit-il
réellement la dette ? Trop de questions laissées sans réponses.
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