Il y a quelques années, j’ai eu la chance
d’exercer un rêve de gosse, un rêve que je faisais après avoir écouté, du fond
de mon lit, chaque soir, l’émission radiophonique de Max MEYNIER, sur RTL, “Les
Routiers sont sympas” : devenir
animateur de radio. Et de 1989 à 1994, j’ai été animateur de radio sur Radio Birette, à Allogny. Par la suite,
pour raisons professionnelles, j’ai dû quitter le Berry pour la Touraine, puis
les Pyrénées, avant de revenir. Mais je n’ai jamais perdu le contact avec cette
station jusqu’à sa fermeture.
En 1996, une loi a marqué le paysage
radiophonique : l’obligation,
pour chaque radio, de diffuser 40% de
chansons francophones. Je me souviens alors du débat qui a suivi au sein de
cette petite station FM : étions-nous en présence d’une loi
liberticide ? Etions-nous en présence d’une loi de préservation de la
culture française ? Allait-on être obligé d’osciller entre vieux standards
des années 60, 70, 80 et rap des années 90 ? Peu importe, comme beaucoup
de lois en France, malheureusement, elle ne fût plus ou moins… pas
appliquée ! Sur la “radio du pays”, chaque animateur a continué à faire ce
qu’il faisait auparavant, soit de diffuser ce qui lui semblait bon, surtout ce
qu’il aimait, sans “couleur d’antenne”. Ce que j’ai fait aussi, grand amateur
de musique française (Francis CABREL, Jacques DUTRONC, RENAUD, Hubert-Félix
THIEFAINE, …).
Mais si Radio Birette était oubliée des grands
contrôleurs de l’Etat, ce ne fût pas le cas des grandes radios (EUROPE 1, RTL,
FRANCE INTER, …) et grands réseaux français (NRJ, RTL2, SKYROCK, VIRGIN, …). Et
ces derniers, un peu moins de 20 ans plus tard, veulent secouer le joug de
cette loi qu’ils jugent absurde, d’autant qu’internet n’est pas soumis à cette
règle.
Je ne sais pas ce que fera le Parlement, mais je
pense QU’IL NE FAUT PAS ABROGER CETTE
LOI. Et j’irai même plus loin encore : j’obligerai un minimum de
panachage des titres diffusés quotidiennement. D’expérience, je sais qu’une
oreille se sculpte, que des sentiments peuvent se créer : si l’animateur
de radio a un peu de sensibilité, il arrivera à faire apprécier, aimer le
morceau qu’il diffuse. Par la répétition, d’abord.
Pour revenir à la loi, je pense qu’elle a permis à
des artistes comme BENABAR, Benjamin BIOLAY ou Christophe MAÉ de s’affirmer et
de gagner un public qu’ils auraient mis plusieurs années à conquérir. En
l’absence de ce texte, peut-être aurions-nous été peu à peu formatés à une
certaine forme de culture américaine.
Certains, les réseaux en tête, me rétorqueront
qu’internet n’est pas soumis à cette loi. Peut-être faut-il l’obliger aux
radios par internet. Par contre, pour des sites comme DEEZER, DAILYMOTION ou
YOUTUBE, cette loi n’a pas de raison d’être puisque c’est l’internaute lui-même
qui fait sa programmation.
Cette loi trouve un autre écho en moi pour l’obligation de parité des listes
électorales. Il est vrai que nombre de listes, à Vierzon comme ailleurs,
ont du mal à être bouclées avec cette obligation, beaucoup de femmes refusant
de s’engager, refusant de lire sur elles les posts anonymes haineux ou
insultants de certains blogs (il est vrai que le “courage” de certains s’arrête
bien vite, comme ceux de Bezant et Albert sur un site vierzonnais bien connu),
se sentant peu compétentes (ce que je juge particulièrement faux : si la
compétence était une question de sexe, ce serait tellement merveilleux). Il est
vrai que, par cette loi, nous nous passons, peut-être, d’hommes compétents. Il
est vrai que seules le professionnalisme et la volonté devraient être retenus. Mais je pense que, parfois, il faut en
passer par un texte un peu plus contraignant que les autres pour obtenir un
résultat bénéfique pour tous.
“La liberté, c’est la faculté de choisir ses
contraintes”, disait Jean-Louis BARRAULT. J’ai choisi les miennes.
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