Il est sans doute curieux de commencer l’année par
un article emprunt de nostalgie… Mais j’appartiens à l’une de ces familles pour
lesquelles les fêtes n’ont pas le même sens. Oh ! Rien de grave : ma
compagne exerçant un métier qui ne connaît ni week-end, ni vacances, son
compagnon que je suis s’adapte. Aide-soignante, elle a pu bénéficier de Noël.
En conséquence, elle devra se passer du nouvel an, travaillant le décembre
et le 1er. Donc je m’en passerai également. Et la soirée, bien qu’accompagnée
d’une demi-bouteille de Sauterne et d’une bûche glacée, s’est terminée devant
l’éternelle compagne des familles et des personnes seules : la télévision.
Avec une surprise en troisième partie de soirée : un reportage sur l’idole
de ma génération : Jean-Jacques GOLDMAN…
Jean-Jacques GOLDMAN… Que de tubes… Que de
mélodies inoubliables… Et que de textes profonds, qui ne se posent jamais en juges
ou en moralisateurs. Comme “Né en 17 à Leidenstadt”, “Elle a fait un bébé toute
seule”, “Délires schizo-maniaco-psychotiques”, “Juste après”, … J’en passe mais
je n’en oublie aucune de ses chansons. Sans compter celles qu’il a écrites pour
d’autres. Ce qui m’étonne aujourd’hui, entre autres, est que l’une de ces
grandes vedettes des années 85-95 soit, vingt ans plus tard, la personnalité
préférée des français, plébiscitée par une jeune génération qui n’a pas pu
écouter de lui de nouvelles compositions, ou si peu au travers d’autres, et qui
n’a jamais pu le voir sur scène, sauf à de rares moments avec les Enfoirés, ou
lors de reportages comme celui que j’ai regardé sur la troisième chaîne. Mais
qui a été bercée, pas jusqu’au dégout, semble-t-il, par les disques de leurs
parents.
Jean-Jacques GOLDMAN, l’idole de ma génération, de
celle qui a aujourd’hui entre 45 et 55 ans (j’en ai 47), de celle que l’on
appelait la “bof génération”. Parce qu’elle n’avait plus de sujet de révolte,
peut-être ? Parce qu’elle avait tout pour être heureuse, peut-être ?
Etonnant que l’on ait affublé ma génération d’un qualificatif aussi peu
respectueux. Etonnant que l’on fasse de même avec celles qui ont suivies. Et
par nous-mêmes, de plus ! Décidemment, l’expérience ne nous apprend rien.
Comme l’appréciation que nous portons sur la jeunesse, qui en sait forcément
moins que nous en savions à leur âge. Mais comme nos parents pensaient de même,
si cela était vrai, nous serions tous revenus à l’âge de pierre ! Et encore !
Passionné d’histoire, j’ai parfois l’occasion de lire des journaux de 1907,
plus exactement un recueil du Petit Journal acheté par l’un de mes aïeux. Il
est étonnant d’y lire les mêmes jugements qu’aujourd’hui.
Cette “bof génération” est aujourd’hui, en partie,
à la tête de la Société, dirigeant de nombreux pays, de nombreuse entreprises
et de nombreux organismes. Seule l’Histoire dira si elle a bien agit ou non. Si
seulement elle a fait ou tenté de faire. Mais, pour reprendre Jean-Jacques
GOLDMAN, celle de nos parents, qui écoutait Bob DYLAN et les BEATLES, a bien
élu Ronald REAGAN et Margaret THATCHER, alors…
Dans l’attente, je vous propose de vous écouter,
chez vous, un extrait trop méconnu de l’album de Jean-Jacques GOLDMAN, “Entre
gris clair et gris foncé” : “Fais des bébés”. Plus particulièrement ces
phrases :
“Si tu sais plus c’que tu fous là, ni à quoi tu
sers,Eux le sauront pour toi, redeviens mammifère,
Pas compliqué, fais des bébés”.
Bonne année.
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