Le titre est provocateur et pourra éventuellement
choquer certaines personnes mais telle n’est pas ma volonté. Il ne s’agit juste
que la reprise à mon compte d’une récente lettre nationale qui a quelque peu
animé les médias.
Pour reprendre les faits, notre Gouvernement,
représenté sur ce sujet par Najat VALLAUD-BELKACEM, veut supprimer la
prostitution. Bien. Pourquoi pas ? Sauf que…
Sauf qu’une décision d’Etat de ce type n’a JAMAIS
réussie. Pour qu’une loi soit respectée, déjà appliquée, il faut qu’elle soit
comprise, admise et partagée par le plus grand nombre. J’en veux pour preuve la
prohibition de l’alcool aux Etats-Unis dans les années 1920. L’alcoolisme y
avait-il régressé ? Non. La délinquance s’était-t-elle développée ?
Oui. J’en veux pour preuve l’interdiction de la drogue en France (je reviendrai
sur cette idée dans un prochain article). La consommation de produits
stupéfiants a-t-elle régressée ? Non. La délinquance s’est-elle
développée ? Oui. Et les exemples abondent.
Aussi,
quand un vice
(encore faudrait-il pouvoir le définir dans le temps et l’espace) ne peut être
supprimé, organisons-le.
Ainsi, j’ai toujours pensé que le concept de
“maison close” est bien plus sécurisant pour la Société comme pour les
prostitué(e)s que le racolage clandestin, qu’il soit pratiqué dans les bois ou
dans les rues. Les prostitué(e)s pourraient être suivi(e)s médicalement et plus
sécurisé(e)s en cas d’agression. La Société, l’Etat, donc le peuple, pourrait,
au travers des services de polices et des services médicaux, contrôler les
clients, leurs travers, leurs déviances, et combattre le proxénétisme, luttant
plus efficacement contre les structures mafieuses, le blanchiment d’argent et
l’exploitation des êtres humains puisque seule la prostitution librement
consentie pourrait être pratiquée.
L’argument peut choquer mais, surtout à l’ère
d’internet, l’interdiction
de la prostitution ne l’éliminera pas : elle la rendra seulement plus
cachée, plus sournoise, mais surtout pas moins dangereuse, tant pour
les prostitué(e)s que leur clients.
Le débat ne date pas d’hier et, quelle que soit
la décision gouvernementale, ne se terminera pas demain, ni même après-demain.
L’initiative de Najat VALLAUD-BELKACEM n’a qu’un seul intérêt : poser le
problème. Une nouvelle fois.
Je suis tout à fait d'accord avec toi Stéphane, la porte-parole du gouvernement remet au goût du jour, comment faire disparaître le plus vieux "métier" du monde sans mesurer les conséquences directes et indirectes d'interdire la prostitution, remettons en avant la réouverture des "maisons spécialisées pour adultes de + de 18 ans". pourquoi ne pas légiférer sur une convention collective prenant en compte les droits et les devoirs de la ou du "salarié", avec un contrôle et un suivi médical renforcé. Le problème de l'interdiction viendra amplifier à mon sens la délinquance sexuelle.
RépondreSupprimerC'est la société qui fait que l'on ne respecte pas ces femmes, ceux là même qui en quelques sortes soignent les maux de l'humanité, c'est la société actuelle qui accepte la pornographique, qui accepte les sex-shops, Dans un monde qui tolère les lesbiennes et les homosexuels, qui tolère et qui démocratise également la liberté sexuelle (club échangiste, le Cap d'Agde qui est la plus grande partouze estivale etc..) mais qui n'accepte pas les prostituées au motif que se n'est pas correct dans une société qui se dit puritaine...
La loi pour la sécurité intérieure adoptée le 18 mars 2003 à l'instigation du ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy, à l'inverse, renforce la répression de la prostitution, et réintroduit le délit de racolage passif. Très critiquée par les prostituées, elle conduit à une nouvelle mobilisation de cette communauté. Avec cette modification de sa législation, la France se rapproche des politiques prohibitionnistes appliquées notamment en Suède.