Ici et là, quelques élus de tous
bords dénonçaient l’obésité morbide de notre Code du Travail. En à
peine quarante ans, le nombre d’articles le composant a été multiplié par dix
et celui de ses pages dépasse les 3 000. En oubliant, évidemment, la
bibliothèque des jurisprudences de cours d’appel ou de la chambre sociale de la
Cour de Cassation. J’en viens même à me demander s’il existe un seul magistrat
ou un seul avocat qui les connaisse tous. S’il en était de même avec les règles
du football, on aurait depuis longtemps cessé de jouer au foot. C’est, à mon
avis, l’une des causes
(mais pas la seule), qui freine, voire détruit l’emploi en France. Il
serait temps d’y remédier.
Dernier pavé dans la mare :
le livre de Robert BADINTER, ancien
avocat, ancien garde des sceaux et ancien président du Conseil Constitutionnel,
appelé “Le Travail et la Loi”,
co-écrit avec le professeur (de droit du travail) Antoine LYON-CAEN. Bref, deux sommités auxquels certains élus
n’arrivent même pas à la cheville.
Sans avoir lu cet essai, sans
donc augurer que ses conseils seront plus favorables aux employeurs ou aux
employés, il a
l’avantage de vouloir faciliter, en simplifiant, les relations entre patrons et
salariés. En dix ans de prud’homie, j’ai plus souvent assisté à un
jeu qu’à une réelle recherche de la “justice”. Ainsi, nombre de salariés
licenciés ou en butte avec leur employeur entamaient une procédure, s’appuyant
sur des statistiques prud’homales qui condamnent principalement l’employeur,
souvent pour irrespect de la forme, non du fond, certains que le coût serait,
au pire, celui d’un avocat. Ces derniers ont, pour certains, développé un
service de conseils payants pour tout ce qui a trait aux relations
employeurs-employés, rédigeant eux-mêmes les contrats de travail, les avenants,
les règlements intérieurs, les... Il est temps que cela change, que le Droit redevienne
ce qu’il est à l’origine : une succession de règles de bon sens connues de
tous et acceptées par le plus grand nombre, pas un ensemble de
textes abscons où seul un ensemble d’initiés plus ou moins vertueux s’y
retrouve. Le plus souvent pour son seul profit.
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