La pelle du 19 juin |
Trois maires se sont réunis pour
défendre la ligne ferroviaire Montluçon-Bourges. Trois maires et un président
départemental. Tous de droite. Mais peut-être n’est-ce qu’un hasard... de
calendrier : on ne peut pas être à Athènes, sur les plages de la mer Egée,
et dans son département... Mais c’est là un problème constitutionnel :
soit un élu représente sa ville et s’en occupe, soit un élu représente son
département et s’en occupe, soit un élu représente sa nation et s’en occupe. On
ne peut être au four et au moulin : à quand une réforme du mille-feuille
et le non-cumul des mandats ? En 2017 ? En 2022 ? A la saint
Glin-Glin ?
Les trois édiles sont en colère
contre le rapport Duron (à une lettre prêt, il aurait été classé aux oubliettes)
dont le seul but semble être d’équilibrer les comptes de la S.N.C.F. et de
Réseau Ferré de France. Tout y passe : la fermeture des lignes non
rentables (facile de les rendre non rentables : modifiez les horaires,
dégradez le respect des horaires, transformez les lignes nationales en lignes
régionales, établissez des prix prohibitifs, mettez des tarifs privilégiés et
incompréhensibles, ... ce n’est pas ce qui se fait depuis plus de 20 ans ?),
la cession de lignes aux régions (facile de pester, moins d’agir), voire aux
départements (une couche du mille-feuille à ôter ou alors ôter la précédente,
que je préfèrerai, avec fusion de départements), la privatisation. Pourquoi
pas ? Ce qui est le plus intéressant, ce sont les propos du secrétaire
d’Etat aux Transports M. Alain VIDALIES, par ailleurs avocat spécialisé en
droit du travail : “Il ne s’agit pas de ne
conserver que les lignes rentables (NDLA : ça en prend pourtant le
chemin) mais de maîtriser le déficit et ensuite de
tenir compte du droit à la mobilité pour l’ensemble des territoires et des
personnes et puis l’aménagement du territoire”. C’est bien là le
problème : soit on décide de tout rentabiliser et, dans peu de temps, la
S.N.C.F. sera réduite aux transports de voyageurs sur de grandes lignes avec des
destinations vers de grandes villes, se posant comme alternative au transport
aérien, condamnant les petites villes et les villages à devenir des
destinations de vacances, soit on décide une fois pour toute de considérer
l’aménagement du territoire comme une obligation constitutionnelle,
se décidant enfin à appliquer, pour une partie tout au moins, notre devise
“Liberté, Egalité, Fraternité”. Sans être un spécialiste mais un client (je
préfère ce terme à “usager” : le client paie, par son billet et ses impôts,
l’usager ne paie pas, l’un est volontaire, acteur, l’autre est un profiteur,
passif), il m’apparait nécessaire, tant économiquement que socialement,
qu’écologiquement, de faire en sorte que chaque préfecture et ville d’au moins
20 000 habitants soit desservie plusieurs fois par jour (au moins quatre
fois avec des horaires propices au travail) et que chaque communes traversée
par une voie ferrée, présente ou à venir, le soit au moins deux fois par jour,
avec un arrêt à la demande. Certains vont me dire que c’est n’importe quoi, que
je veux créer du “train-stop”, et je leur répondrai OUI. Cela existe en Corse,
pourquoi pas en France continentale ? Avec des prix attrayants. Ainsi,
expérience vécue : je devais me rendre au Puy-en-Velay. La S.N.C.F. m’a proposé
un voyage d’une journée pour 90 €, avec deux changements, via Paris et Lyon. Le
retour fût plus cocasse : 130 € (mais avec TGV) ou... 59 € via
Clermont-Ferrand et Nevers. A n’y rien comprendre.
Toujours est-il que les choix sont là :
soit nous sauvons la S.N.C.F. et R.F.F. et condamnons l’aménagement du
territoire, soit nous privilégions l’aménagement du territoire et enlisons la
S.N.C.F. et R.F.F. dans ses déficits présents et à venir. Ou alors... Ou alors Emmanuel
MACRON nous fournie la solution la moins onéreuse et la plus en adéquation avec
ce que je pense avec le transport en autocar. Alors, vive la loi MACRON ?
Ici, oui...
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