Il y a quelques jours s’est tenue
une intéressante conférence à Bourges, le 12 janvier dernier, sur les raisons de la mort des abeilles.
Les organisateurs étaient l’IFOCAP, institut de formation national des “acteurs
du monde agricole et rural”, et l’association CENTRE SCIENCES, une association
régionale en charge de la promotion de la culture scientifique, technique et
industrielle. Mais si aucun problème ne venait des organisateurs, il pouvait le
venir des intervenantes, dignes salariées du groupe chimique BAYER. Pour
nous expliquer le déclin des abeilles, on nous envoie l’un des leaders mondiaux
des pesticides. Un peu comme si PHILIP MORRIS venait nous expliquer l’impact du
tabac sur le cancer du poumon ou RICARD les bienfaits de l’alcool.
N’ayant pas pu y assister et la
plupart des écologistes locaux étant pris dans des soirées mondaines
séances de travail, je ne peux m’en tenir qu’au résumé de l’association (cf. www.centres-sciences.org)
et du journaliste du Berry Républicain. Ce dernier commence déjà son compte
rendu par “évidemment, (BAYER) a balayé
d’un revers de la main cette thèse soutenue par les anti-phytosanitaires
désignant ces produits (NDLA ; ceux de... BAYER) comme seul coupable”.
Le mot “seul” a son importance... Un peu comme quand les nazis jugés à
Nuremberg noyaient leurs responsabilités parmi le nombre, la personnalité
d’HITLER, la lâcheté des démocrates... Une idée étayée par le conseil qui nous
est donné d’avoir une “approche multifactorielle” ou l’art de noyer le poisson.
Qui sont les coupables, selon
BAYER ? Ils sont au nombre de quatre :
- les conditions climatiques,- le changement des ressources alimentaires (NDLA : des abeilles ? elles vont chez McDo ?),
- le parasite varroa,
- les pesticides. Donc BAYER.
Encore que pour ces derniers, le
problème, selon BAYER, viendrait surtout des utilisateurs (NDLA : c’est
pas moi c’est l’autre). Et il étaye ses dires d’une statistique d’EPILOBEE
(NDLA : organisme européen qui existe mais dont je n’ai pas trouvé cette
dernière sur leur site, cependant je dois dire que mon anglais est...
scolaire). Ainsi, sur 115 déclarations de mortalité aiguë des abeilles, seules
40 (NDLA : pourquoi ?) ont été étudiées. À peine un tiers. Un peu
comme si seulement un meurtre sur trois faisait l’objet d’une enquête. Sur ces
40, “seulement” 10 étaient dues à des intoxications chimiques. Un peu comme si on admettait que perdre 9
(NDLA : 10 sur 115) personnes sur 100 accidentés de la route était normal.
Encore que, pour BAYER, c’est surtout de la faute des utilisateurs.
Personnellement, JE DIS NON. BAYER prend les gens pour des cons ! On ne me fera jamais croire qu’il existe
des pesticides, des insecticides qui choisissent les “bons” insectes des
“mauvais”, et que ces derniers n’ont pas un impact sur le consommateur,
direct (alimentation) ou indirect (air, eau, ...), c’est-à-dire NOUS ! Je
regrette de n’avoir pas pu assister à cette “conférence”, plutôt à cette
propagande, et qu’aucun écologiste de salon ne l’ait fait. Mais le rendez-vous
est pris pour le futur, si futur il y a !
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