Les articles que je classe dans la série “Un peu de moi” n’ont aucune connotation politique. Ils appartiennent tout simplement à aucune autre catégorie de ce blog ou d’un autre que j’ai pu animer ou anime encore et à aucun projet. Ou tout au moins celui-ci n’est-il pas encore né. C’est juste un besoin de témoigner. D’écrire.
Depuis que j’ai l’âge de raison,
probablement avant, tout comme vous, tout comme nos prédécesseurs, nos
ancêtres, j’ai entendu cette maxime, cet ordre : soit le meilleur. Meilleur que les autres. Meilleur que soi-même ?
Et pourtant...
A l’école, même si, en théorie,
les classements sont interdits, ils demeurent. C’est même la première tâche des
délégués de classe : rédiger le classement des élèves. C’est même ce que
chacun attend. Être un cancre n’est pas un drame, du moins l’est-il moins si un
autre est plus cancre que soi. Et pourtant... Franchement, quelle est la
différence entre celui qui a 14 sur 20 et celui qui a 12 sur 20 ? Deux
points. Deux misérables petits points. Dus, peut-être, à une journée de méforme
lors d’une dictée, une incompréhension sur une épreuve de mathématique, une
préférence du professeur de français, un oubli sur une date d’histoire...
J’aurai préféré et préfère encore une notation simple : A si la tâche
est comprise et exécutée, B si elle est voie de compréhension ou de
réalisation, C si elle est incomprise ou non réalisée. Ce serait plus
constructif pour l’enfant, moins humiliant qu’un classement, surtout parce
qu’une salle de classe n’est pas un match où ne doit sortir qu’un seul
vainqueur. Tous les élèves doivent sortir vainqueurs : un instituteur ou
un professeur n’a réussi sa mission que si l’ensemble de sa classe, de son
équipe, sans qu’un seul ne manque, ait obtenu un “A”. Mon appréciation est si
vraie qu’il n’existe pas de classement en entreprise. Imaginez-vous prendre un
avion sans que le moindre boulon n’ait pas obtenu un “A” ? Non. Ou alors
vous savez que votre voyage, votre vol, sera le dernier.
On ne juge pas en
entreprise ? Si. En théorie, seule la qualité devrait être retenue. Mais
ce n’est plus le seul critère aujourd’hui, si tant est qu’il l’ait été de par
le passé, ce que je ne crois pas. En entreprise, nous sommes aussi dans le
toujours plus. Les actionnaires veulent plus de dividendes, les salariés plus
de salaire. Et surtout plus que le concurrent, même si son activité n’est pas
la même, même si son marché n’est pas le même. Et surtout plus que le voisin,
même si son métier n’est pas le même, même si ses conditions de travail ne sont
pas les mêmes. Rien n’a changé depuis Montesquieu. Avant lui aussi,
probablement. Nous
voulons tous être en haut du tas de fumier, quitte, quelquefois, à dominer un
champ de cadavres...
Pouvons-nous croitre à
l’infini ? Plus je vieilli, plus cette lutte me parait vaine et pourtant
j’y participe... Jusqu’à quand ? Pourquoi ? Pour quoi ? Pour
qui ?
J’arriverai par l’ascenseur de
22h43 en provenance de Babylone... (*).
(*) Le 18ème lecteur
qui trouve l’auteur de cette citation gagne un filet garni avec un bazooka
dedans...
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