Que l’on s’entende bien :
ceci n’est pas un article panégyrique de notre préfète intérimaire (quel
pléonasme : ils le sont tous ! Trois ou quatre ans au maximum à un
endroit et ils repartent, qu’ils aiment ou pas leur fonction et la région où
ils sont) mais j’aime bien qu’un représentant de l’Etat recadre les choses,
surtout aux politiques qui les ont décidées (NDLA : les députés FROMION,
SANSU et GALUT et le sénateur POINTEREAU). Si tu as voté, tu assumes. Ou tu
démissionnes. Mais là, la place est trop bonne... Les idées ? Les
valeurs ? C’est fait pour les rêveurs...
Fin juin, dans notre quotidien
local, la préfète Marie-Christine
DOKHELAR a précisé les décisions de l’Etat, prises, je le rappelle,
démocratiquement. Du moins à la majorité des élus présents, eux-mêmes élus par
une minorité, celle de leur premier tour.
Le contexte : “nous sommes
dans une période difficile notamment sur le plan économique”. Ça, ça fait un
moment que l’on s’en est rendu compte... “(L’Etat et ses différentes strates du millefeuille doivent
faire des économies) de 50 milliards d’€uros en trois ans, dont 21
milliards en 2015” .
Une fois encore, tout le monde est
d’accord, sauf que personne ne veut payer. Pour les uns, c’est les étrangers
(“Fermons nos frontières !”, “Virons les étrangers !”, “Sortons de
l’Europe !”), pour les autres, c’est les riches (“Nationalisons les
banques !”, “Partageons les économies des riches mais pas les miennes,
même si je suis plus riche que toi, feignant !”, “Sortons de
l’Europe !”). En fait, tous les autres mais pas soi-même. Quelque part,
quand j’entends les vociférations de l’extrême droite et celles de l’extrême
gauche, j’entends celles d’avant guerre sur les juifs, forcément étrangers et
riches dans la pensée de ses lobotomisés du cerveau. Le fascisme communiste et le fascisme
nationaliste sont les mêmes et se partagent le même électorat.
La préfète du Cher précise
ensuite la baisse des dotations de l’Etat aux communes et aux collectivités
locales : “pour les dix premières collectivités du département, la baisse
représente entre 1,66 % et 1,85 % de leurs recettes”. On est loin des
nécessités de rigueur des grecs... Dans le même temps, elle donne aux élus
vociférateurs des conseils de saine gestion que devrait et qu’applique
n’importe quel(le) “bon(ne) père (mère) de famille” : une meilleure gestion de la collectivité dont ils ont la charge,
notamment en matière de personnel (évidemment, ça va être plus difficile de
placer la famille et les copains), des choix
d’investissement plus raisonnés et la mutualisation de ce qui peut l’être.
C’est vrai que l’on peut s’étonner, à Vierzon notamment, de l’achat d’un camion
avec nacelle, vu le temps d’occupation de la machine. Quelque part, les élus
vociférateurs seraient les premiers à faire la même politique s’ils étaient
ministres, voire Président de la République, de toutes façons des économies
votées par le Parlement, donc par eux-mêmes (certains doivent souffrir d’un
dédoublement de la personnalité : voilà une autre raison d’interdire le
cumul des mandats).
Maintenant, ils restent aux
vociférateurs à assumer leurs choix et leur gestion : soit ils augmentent
nos impôts (ma main s’approche du fusil de la révolte...), soit ils opèrent des
choix dans leurs dépenses, abandonnant certains investissements ou certains
budgets de fonctionnement. Mais c’est ça, gérer : faire des choix. Si vous
n’êtes pas capables de les faire, rendez votre mandat, allez cultiver votre
jardin, enseigner ou occuper un siège quelconque dans une administration tout
autant quelconque (cette invitation n’est en rien réductrice : notre
Parlement, Assemblée Nationale et Sénat, ne compte que deux chefs d’entreprise,
cinq employés du secteur marchand, le seul soumis aux affres du chômage, et
aucun ouvrier, la très grande majorité est composée d’avocats, d’enseignants et
de fonctionnaires, suivent les agriculteurs –et des gros- et des professions
libérales diverses). Il est temps que
nos élus se comportent comme des adultes.
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