Régulièrement, la presse nous
ressort certains sujets, voire certains débats. Comme le salaire moyen en
France, le prix des logements dans telle ou telle ville, les vacances, les
régimes diététiques... On appelle ça des “marronniers”. Il en est de même des
idées : la peine de mort, régulièrement réclamée à chaque meurtre d’enfant
ou de policier, le service national ou le port d’uniforme à l’école.
Indifférent à ce dernier lorsque
j’étais enfant, collégien ou lycéen, j’y vois de plus en plus des bénéfices,
surtout sociaux. Beau-père, j’ai pu assister, quelquefois subir, la pression
des enfants, pression encore plus forte au collège et au lycée pour qu’ils
soient équipés non pas de chaussures mais de Converse ou de Nike, non pas de
vêtements mais de Dolce Gabbana ou d’Universal. Avec une triple
condamnation : des pleurs ou des bouderies quand la réponse des parents
est négative (et pour combien de temps ?), des moqueries subies de la part
des amis de nos rejetons quand ils n’avaient pas la marque qu’il faut, la
marque que Rihanna ou Wati B promeut ou vend, souvent les deux, quelquefois des
attaques de la part d’autres mômes pour les dépouiller s’ils en avaient (même
si c’étaient des copies). En cela, le port d’un uniforme résoudrait ces
problèmes : tu portes ce vêtement et ces chaussures parce que c’est
obligatoire. Ça soulage les parents, ça rejette la faute de ce choix sur
l’Etat, notre Communauté, et ça met en oeuvre une idée de plus en plus oubliée
dans notre pays, pourtant gravée dans nos administrations : l’Égalité.
Certains bo-bos me diront que j’ai une bien piètre idée de l’Égalité mais, si
l’on veut commencer à mettre en oeuvre ce concept si abstrait aujourd’hui, il
faut le faire par de petites choses concrètes. Et c’en est une.
Il y a quelques années, en
vacances chez mon père, en Thaïlande, j’ai demandé à assister à la rentrée des
classes de la fille d’une de ses amies, collégienne. Outre qu’il m’a fallu
montrer patte blanche auprès de deux professeurs et du proviseur, j’ai réussit
à assister à quelque chose de surréaliste en France et de commun là-bas. Tous
les élèves étaient en uniforme, tous de la même couleur, garçons et filles. La
seule chose qui les différenciait était le port de la jupe pour les filles, du
short pour les garçons. Tous commençaient par un petit-déjeuner commun avant
les cours, à 7h30. Ainsi, tous sont sûrs d’avoir mangé. Après quoi, les élèves
étaient réunis par classe, puis par section. Quatre élèves, désignés la veille
par le proviseur, venaient à ses côtés faire un court discours sur un point de
morale ou de civisme. Puis les couleurs nationales étaient levées pendant que
tous chantaient l’hymne du pays. Si certains jouaient entre le petit déjeuner
et cette cérémonie quotidienne, le silence se faisait lors de cette dernière. A
la fin, chaque classe gagnait sa salle et les cours commençaient. Quand j’ai
demandé à l’un des professeurs, enseignant l’anglais, ce qu’elle pensait de
cette procédure, elle m’a dit qu’elle avait aidé à unir le pays, le peuple, contribué
à combattre la misère et accroître la qualité de vie de tous. Nos professeurs
pourraient-ils en dire autant chez nous ? J’en doute...
Bien entendu, cette idée du
retour à l’uniforme n’est pas le remède miracle à tous nos problèmes, notamment
ceux survenus dans certains collèges ou lycées pour la minute de silence en
mémoire des victimes des derniers attentats mais j’estime qu’un débat national,
tout au moins au sein de notre Parlement, devrait avoir lieu sur le sujet du
retour à l’école d’un certain respect de nos institutions, à commencer par
celle de l’Ecole à proprement dite. Et que ce débat soit suivi de mesures
simples, concrètes et faciles à mettre en oeuvre. Il en va de notre cohésion
tant sociale que nationale. “Liberté, Égalité, Fraternité” : il n’y a pas
de droits sans devoirs.
Pour avoir vécu l'uniforme Dan's ma jeunesse, he confirme Que ton approche est bonne
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