De-ci, de-là, on peut lire sur la
presse ou des blogs locaux et entendre dans des réunions de quartier où dans
nos Cafés du Commerce comme quoi les rues de Vierzon sont sales, que les
mauvaises herbes poussent partout, qu’évidemment que “c’est plus c’que c’était”
et “qu’c’était mieux avant”. C’est vrai. Avant, il y avait de l’emploi et un
avenir, aujourd’hui, après plus de 30 ans de communisme en deux actes et
pas loin de 20 ans de socialo-opportunisme, l’un est un espoir de plus en plus
lointain et l’autre une réalité de plus en plus terne. Quoi qu’il en soit, mon
propos de ce jour porte surtout sur la propreté
de notre ville.
En préambule, je passe sur nos
mirifiques et coûteuses balayeuses, qui arpentent la rue de la République deux
fois par semaine, vers 6 heures du matin, histoire de réveiller tout le
quartier, avec un employé et sa soufflette (N.D.L.A. : vous avez déjà vu
un étron de chien décollé avec cet appareil ?), suivi d’un autre et de son
engin à moteur autant polluant par le son que par ses effluves pétroliers.
Après leur passage, c’est à peine plus propre. Ou à peine moins sale. Il serait
intéressant que le duo du petit matin visite d’autres rues pour que chacun s’en
rende compte. Surtout aux aurores, histoire de satisfaire les électeurs. J’aurais
préféré plus écologique, plus économique et plus humain : deux ou trois
salariés municipaux, l’un en pelle deuxième année et deux autres en balai
manche gauche premier dan, pour plagier les Chevaliers du Fiel. Le travail
serait mieux fait et les relations seraient plus humaines. Et je n’aurais pas
envie de sortir le fusil quand le duo du petit matin arpente notre artère
principale (aparté humoristique, le “lol” des plus jeunes).
Je m’intéresse aux “mauvaises
herbes”... Je ne suis pas botaniste mais j’ai toujours été étonné qu’il existe des bonnes et des mauvaises
herbes. Et qui décide que les unes sont bonnes et les autres
mauvaises. Au départ, j’ai pensé qu’une sommité quelconque a royalement déclaré
que les bonnes étaient les herbes utiles à l’homme, directement ou
indirectement, et les mauvaises ne l’étaient pas. Une classification qui en
vaut une autre... Sauf que j’ai cherché quelles étaient les “mauvaises” chez
nous, cherchant à y retrouver celles qui poussent autour de chez moi, dans les
rues de Vierzon. J’ai crû y retrouver l’achillée millefeuille. Sauf que
certains l’utilisent pour accompagner des omelettes et d’autres pour en faire
un antispasmodique naturel. J’ai crû y reconnaître de la digitaire sanguine.
Sauf que certains la consomment comme céréale. J’ai crû y découvrir le
coquelicot. Sauf que certains en font des tisanes apaisantes et d’autres utilisent
les pétales pour accompagner leurs salades. Je pourrais poursuivre ce
descriptif pendant des pages et des pages. Bonnes et mauvaises herbes ?
Plus exactement des plantes qui ne sont pas où on voudrait qu’elles soient.
Personnellement, j’aime découvrir l’une d’entre elles sur un endroit que l’on
pensait hostile à sa présence, résistant à la pollution locale, aux herbicides,
à l’action de nos trublions du matin, quelque part à notre volonté
destructrice. J’aime l’idée que la vie, que la nature gagne toujours, quoi
qu’il en soit. Quoi que nous fassions. Et qu’il faut mieux s’en accommoder que
lutter contre l’inexorable.
Sophismons (néologisme que je
revendique) ou réfléchissons. Ou les deux. S’il existe des bonnes et mauvaises
herbes, ne peut-il exister de bons et de mauvais humains ? Qui
décide ? Comme pour les herbes, ce peut-il que l’on ne connaisse pas
encore l’utilité du “mauvais humain”. J’écris “encore” parce que je crois qu’il
existe toujours quelque chose de bien dans chacun d’entre nous, même s’il faut
le chercher longtemps. Cela doit être mon côté déiste ou naïf.
Revenons à Vierzon. Il existe de
mauvaises herbes dans votre rue ? Soit. De deux choses l’une : soit
vous vous en accommodez, découvrant chaque jour la beauté, voire l’utilité de
cette intruse dans votre univers, soit vous l’arrachez vous-même, sans polluer
votre environnement avec un quelconque herbicide ou autre polluant. Un peu
comme quand vous rammassez un paquet de cigarettes vide jeté par un crétin,
stupide ou “mauvais homme”. Cela ne rendra pas ce dernier meilleur mais ça
contribuera à vous rendre meilleur et ça contribuera à rendre notre
monde meilleur.
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