J’ai voté.
Sans conviction mais j’ai voté.
J’ai voté pour le premier tour des “primaires citoyennes”, ces élections se
targuant de nous permettre de choisir entre les représentants de la gauche et
des écologistes, ne définissant en rien ce qu’est être de gauche et classant
l’écologie comme une “idée de gauche”. Je ne vais pas revenir sur ces notions
surannées que je critique comme je l’ai fait des “idées de droite et du
centre”. D’abord parce que Thierry SOLÈRE, l’organisateur des primaires des
Républicains, a défini les idées de droite comme étant celles de la liberté, de
l’égalité et de la fraternité, idées que se partagent tous les démocrates, du
Front National au Nouveau Parti Anticapitalistes, ensuite parce que, par
définition, le Centre ne peut être ni de gauche, ni de droite, sans quoi il ne
peut plus être au centre. Enfin, parce que l’écologie n’appartient à aucun
courant, dans les idées comme dans les faits.
J’ai voté.
J’ai écouté le programme, voire
l’embryon de programme, à tout le moins les idées de chacun. Et j’ai observé et
écouté chacun. Toujours l’éternel dilemme entre l’oeuvre et l’artiste, l’un
n’étant rien sans l’autre. Au rang des “artistes”, sept nous étaient
proposés : l’ancien premier ministre Manuel VALLS, la radicale et ministre
Sylvie PINEL, les anciens ministres socialistes Arnaud MONTEBOURG, Benoît HAMON
et Vincent PEILLON et les écologistes François DE RUGY et Jean-Luc BENNAHMIAS.
Rapidement, j’en ai éliminé
trois. Benoît HAMON parce que son idée de Revenu Universel peut être séduisante
mais ne me parait pas réaliste : je ne crois pas que plus d’assistanat
nous aidera. Selon mon sentiment et ma longue expérience sur l’emploi, je pense
même que l’assistanat est à l’emploi ce qu’un médicament est à la lutte contre
la maladie : peu et cela ne sert à rien, trop et cela ne sert à rien. Il
faut trouver la bonne posologie. Son projet en est une mauvaise. J’ai ensuite
éliminé Arnaud MONTEBOURG et Vincent PEILLON pour ce qu’ils dégagent : une
certaine forme de mépris pour ce que nous sommes. Particulièrement le
second : je ne connais peut-être pas la pensée de SPINOZA mais je connais
celle de Frédéric DARD (NDLA : et encore...) mais mon vote est égal au
sien.
Jusque dans le bureau de vote,
j’ai hésité. Par fidélité à mes anciens engagements, d’autant que j’ai porté
ses couleurs en 2008, lorsqu’il dirigeait le parti “Ecologie et Démocratie”,
parti écologiste satellite du MoDem, j’aurai pu voter pour Jean-Luc BENNAHMIAS.
Mais ses dernières déclarations m’ont paru naïves. J’ai hésité à voter pour
François DE RUGY ou Sylvia PINEL mais j’ai préféré voter “utile”.
J’ai voté.
J’ai voté “utile”. J’ai voté pour
celui qui m’apparait être le plus compétent et le plus réaliste. J’ai voté pour
Manuel VALLS. Mais sans conviction.
Sans conviction ? Mais
alors, pourquoi voter ? Parce que, si notre démocratie, imparfaite
(NDLA : mais en existe-t-il une de parfaite ?), ne nous laisse pas le
choix entre toutes les idées et tous les candidats désireux de se présenter de le
faire, je préfère choisir parmi ceux qui auront les moyens de se présenter, de
par le soutien de partis politiques importants. A ce titre, j’ai voté lors des
primaires écologistes, j’ai voté pour les primaires de la droite et j’ai voté
pour les primaires de la gauche. Tout au moins lors du premier tour de ces
dernières. Est-ce que cela signifie que je voterai pour François FILLON, comme
je l’ai fait lors des primaires de la droite, Manuel VALLS, comme je l’ai fait
pour le premier tour des primaires de la gauche, ou Yannick JADOT, comme je
l’ai fait pour les primaires écologistes ? Non. Pour l’heure, j’ai juste
adhéré à En Marche, soutenant la démarche d’Emmanuel MACRON, et repris ma carte
à l’Alliance Centriste (NDLA : pas à l’UDI). Pour le reste, je verrai
demain.
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