Je ne sais plus si être de
gauche, être de droite ou être du centre a une quelconque signification. On
retrouve chez Marine LE PEN des idées défendues de par le passé, même encore
aujourd’hui, dans les paroles mais pas dans les faits, par les communistes (si,
si : il en reste. À Vierzon. Tendance “bourgeois pavillonnaire :
après moi, le Déluge”). C’est d’autant plus vrai pour les partis politiques.
Ainsi, aux dernières élections départementales, j’ai vu les Républicains et les
démocrates “indépendants” soutenir des candidats ayant appelé à s’unir avec le
Parti Socialiste contre les communistes lors de l’élection précédente. Espérons
que David DALLOIS sera plus honnête que ses prédécesseurs, coupables du recul
depuis près de 20 ans des Républicains et de leurs ancêtres de l’UMP, elle-même
pâle figure du gaullisme. Je rebouche là la citerne de mon dégoût et oriente
mon propos vers l’origine de mon écrit : la rencontre journalistique du
Berry Républicain avec l’économiste socialiste Pierre LARROUTUROU.
UNE EUROPE PAR PALLIER
Loin de moi de partager toutes
ses idées mais il en est certaines que je soutiens. Ainsi, pour l’Europe : “revenir à neuf ou dix
pays, dont le noyau fondateur”. Je
suis un fédéraliste convaincu. Je reste certain que la seule façon de
lutter contre l’économie, voire la culture, des grands pays (USA, Chine, Inde,
Brésil, Russie, hégémonies présentes ou à venir) reste l’union. L’Europe ne
pourra se défendre, voire vivre, que si elle est unifiée. Pas seulement sur le
plan monétaire mais aussi sur les plans social et fiscal et demain militaire,
diplomatique, culturelle et... politique. Mais nous avons peut-être construit l’Europe trop vite. Peut-être
faut-il procéder par palier. Une simple union économique de libre-échange dans
un premier temps, puis monétaire, puis plus encore ensuite. Evidemment, cela
implique des différences de vitesse d’un pays à l’autre. Aujourd’hui, j’ai
plutôt l’impression qu’au nom d’un idéal de paix, nous avons fait l’Europe
comme si nous avions réunis tous les clubs de football dans une seule et même
ligue, faisant fi des performances sportives, des structures d’encadrement, des
budgets et surtout : des volontés de chacun. J’en veux pour preuve le
futur Brexit. Comme avec Margaret THATCHER, David CAMERON tente d’arracher à
l’Europe un statut particulier, surtout économique et financier. En langage commun,
David CAMERON veut le beurre, l’argent du beurre et la crémière. Je pense que
ça suffit ! Si les britanniques veulent quitter l’Europe, qu’ils le
fassent ! On peut discuter de tout et avec tout le monde, même avec le
Diable, mais il faut rester ferme sur une chose : une loi européenne doit être la même pour
tous ! Comme une loi française doit être la même pour tous les
français... J’y reviendrai dans un prochain article.
LA COURSE À LA CROISSANCE EST UNE ERREUR.
Partageant toujours les idées de
Pierre LARROUTUROU, je ne crois pas que seule la course à la croissance est une
solution à nos difficultés économiques. En France, comme dans tous
les pays occidentaux, nous nous battons après des taux de croissance qui ne
veulent rien dire si nous nous comparons avec la Chine, l’Inde ou le
Brésil : nous ne partons pas du même niveau. Nous agissons comme si, sous
prétexte que le voisin construit sa maison à raison de 50 m² habitable par an nous
devions faire de même. Sauf que le voisin avait une cabane de 10 m² il y a dix ans et nous
une longère de 200 m² ! Stupide ! Nos économies occidentales sont des économies de remplacement,
voire d’amélioration de notre niveau de satisfaction à un besoin de confort,
pas une économie de création ! Nous réfléchissons à l’achat d’une
troisième voiture par foyer quand d’autres veulent au moins en avoir une !
ÉCOLOGIE ET ÉCONOMIE : DES FRÈRES AMIS.
Nouveau partage des idées de
Pierre LARROUTUROU, idées que j’avais déjà émises mais que je réaffirme
aujourd’hui, tant elles allient l’économie et l’écologie : la réorientation
des fonds d’investissement européens vers l’isolation de nos
bâtiments, créant des emplois tout en diminuant notre facture énergétique et
préservant notre planète, la réfection de nos routes, créant des emplois (bis)
tout en améliorant notre sécurité, la création de moyens de transport peu,
voire pas polluant, créant des emplois (ter) tout en améliorant notre sécurité
(bis), diminuant notre facture énergétique (bis) et préservant notre planète (bis).
Et je peux continuer encore longtemps. Aujourd’hui, nos politiques et
économistes agissent comme les défenseurs d’un système moribond, à bout de
souffle, comme si nous investissions dans une voiture usée, qui consomme, dont
les entretiens coûtent de plus en plus chers, au lieu d’investir dans un
nouveau véhicule. Il nous faut changer.
DIMINUTION DU TEMPS DE TRAVAIL : NOUS NE SOMMES PAS PRÊTS.
Par contre, je suis beaucoup plus
circonspect sur l’idée de baisser le temps de travail à 32 heures par semaine,
soit à 4 jours par semaine. Sur le papier, c’est séduisant. Sauf que je doute
que cela puisse s’appliquer à tous, tout le temps et partout. Et ses arguments
sont erronés. J’en veux pour preuve les 35 heures. Au départ, il s’agissait de
travailler 35 heures payées... 35 ! Économiquement, pour les entreprises,
c’était neutre (j’ai bien écrit : économiquement). À partir du moment où
c’était 35 heures payées 39, cela est devenu une catastrophe dont les hôpitaux
ne se sont toujours pas relevés. Pour les entreprises, celles qui en ont le
plus souffert sont aujourd’hui mortes, créant à l’époque une recrudescence du
chômage (merci Mme AUBRY...). Dans la vie de tous les jours, on en subit encore
les conséquences : essayez de prendre rendez-vous avec une décideuse, sans
misogynie, le mercredi. Le mercredi, c’est le jour des enfants, le jour le plus
chômé de la semaine par les mères, après, évidemment, le weekend. Dans la même
veine, essayez de prendre rendez-vous avec qui ce soit le vendredi, surtout
après-midi. Pierre LARROUTUROU pense que cela permettrait de “s’impliquer dans
l’associatif”. Sauf que cela n’est pas vrai. Une fois encore, l’expérience des
35 heures le prouve : le monde associatif a perdu des actifs pour gagner
des utilisateurs. Et encore.
Économiquement toujours mais sur
le plan du travail : diminuer le temps de travail aurait un autre impact
pour lequel nous ne savons pas répondre. J’en viens même à me poser la question
si nous le saurons un jour : les métiers en tension, personnel qualifié de
l’industrie et de l’artisanat en tête, le seront encore plus. Si nous manquons
aujourd’hui de tourneurs, de fraiseurs, de boulangers, de plombiers,
croyez-vous que cela sera plus facile demain en diminuant le temps de
travail ?
Cependant, Pierre LARROUTUROU
pose des questions intéressantes et y apporte des réponses quand d’autres ne
savent que s’opposer. Et ça, j’aime...
Article très intéressant dont les personnalités politiques de tout bord devraient s'inspirer. Bravo
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