“Seules les montagnes ne se
rencontrent pas”, dit le proverbe. Et il n’y a que les imbéciles qui ne
changent pas d’avis. La preuve m’en est fournie par l’intervention d’une élue
du conseil communautaire de notre communauté de communes d’il y a un peu plus
d’un an.
A cette époque, je siégeai encore
à la Communauté de Communes de Vierzon-Sologne-Berry, notre communauté, plus
exactement celle de M. SANDRIER et de ses amis. Mais c’est le jeu de notre
démocratie, où les alliances et les compromissions politiques chassent de
toutes les élections la majorité de la population française puisque les
abstentionnistes et les partis ou personnalités minoritaires ne sont même pas
représentés. Le problème n’est pas qu’ils n’ont pas d’idées, le problème est
que l’on ne leur permet pas de s’exprimer. En cela, nos “élus”, pour certains
nommés, comme le député de notre circonscription, en jettent certains dans des
partis extrêmes et créent une révolution, forcément violente, en devenir. Qui
peut changer ça sans bain de sang ? Ceux-là même qui en profitent... Sauf
par des personnalités qui ne vivent pas de la politique et un vote salutaire.
Pas facile... Et hasardeux...
Ce conseil était, pour une fois,
décentralisé à Genouilly. Avec peu d’élus. Le MoVie était présent et les
socialistes et les rousseauistes absents. Il faut dire que les sujets n’étaient
pas nombreux et, pour la plupart, consensuels. L’un d’entre eux portait sur le
tracé du futur et hypothétique TGV. Il a été voté à l’unanimité, moins une
voix, venue de la majorité communiste. Cette voix venait d’une élue
écolo-bitumeuse... J’ai voté avec la majorité mais aujourd’hui, je le regrette.
Son argumentation, pourtant faible et incomplète, ayant soulevé en moi une
réflexion qui me fait me compter aujourd’hui parmi les opposants au T.G.V.
Pourquoi je suis contre le passage du T.G.V. en Berry ?
En fait, je ne suis pas contre son passage en Berry, je suis contre toute aide
financière de notre département à la réalisation de cette ligne de T.G.V.
Pourquoi ? Parce que le T.G.V. en Berry n’a d’intérêt que s’il s’arrête en
Berry. Et pas une fois par jour, voire moins, mais plusieurs fois. J’avais des
doutes avant de voter pour cette motion de soutien mais, peu à peu, je rejoins
l’élue écolo-bitumeuse. Surtout aujourd’hui, avec l’irrespect du contrat passé
par la S.N.C.F. et les villes de La Rochelle et d’Angoulême. Ces deux cités ont
participé au financement de la ligne de T.G.V. Paris-Bordeaux en échange de 11
arrêts journaliers. Elles n’en ont qu’un maximum de 9. Que ça soit justifié ou
non, un contrat est un contrat et la S.N.C.F ne respecte pas ses engagements.
Il va en résulter une bataille de robes noires (NDLA : les avocats) qui
sera longue et coûteuse. Fort de cette expérience, pourquoi cela serait-il
différent pour Bourges ou Vierzon ? Je ne le crois pas. Si la S.N.C.F.
veut son T.G.V., qu’elle le construise avec son seul argent, par ailleurs déjà
le nôtre et depuis longtemps.
Autre élément étayant mon
choix : un livre “blanc” paru il y a un peu moins de 30 ans sur les
autoroutes. En ce temps là, j’habitais Saint-Gaudens, à 70 km au sud de Toulouse, au
pied des Pyrénées. Une autoroute, l’A64, devait passer non loin de la ville et
soulevait de vifs débats. Je ne reprendrai pas ici son objet mais sa conclusion
en résumé : une autoroute n’apporte d’essor économique qu’aux grandes
villes qu’elle traverse, particulièrement les métropoles de ses extrémités
(ici, Toulouse et Pau). Pourquoi voudriez-vous qu’il en soit autrement pour le
T.G.V. ? Encore que pour les autoroutes et leur utilisation,
essentiellement individuelle, à l’inverse du T.G.V., forcément collectif,
peut-on plaider l’aménagement et le développement du territoire... Alors que
faire ? Militer, voire payer, pour
la rénovation et le développement des lignes existantes serait plus judicieux.
J’en remercie la position de l’élue écolo-bitumeuse (NDLA : elle n’était
pas élue à Vierzon).
Une autre remarque ferroviaire,
née de l’intervention d’un de mes lecteurs écrivant sous le pseudonyme de
“Bezant” (que je remercie), portant sur la ligne de la S.N.C.F. appelée “Lyon-Nantes”, un des fleurons de notre
cité de plus en plus en désuétude.
J’ai voulu vérifier par moi-même
et j’ai consulté les horaires de cette ligne. Mon choix est nantais : je
veux partir le matin à Lyon et je veux prendre le train. L’unique choix qui
m’est proposé est... le T.G.V ! Probablement par Paris (ce n’est pas
précisé par la S.N.C.F.). Le premier train part à 5h et arrivera à Lyon en
milieu de matinée pour 88 €. Plusieurs autres s’échelonnent ensuite, avec près
d’un par heure. Si je veux passer par Vierzon, le temps d’un baiser sur le quai
de la gare, mon train part un quart d’heure plus tôt pour arriver en début
d’après-midi pour 1,40 € de moins que par le TGV. Déjà, ma journée est bien
entamée et elle me coûtera forcément plus cher puisque je serai obligé de
passer la nuit à Lyon avant de revenir chez moi, à moins de passer moins de 2
heures chez les Canuts et d’accepter de rentrer fort tard chez les Canaris.
Maintenant, si je veux partir à une heure moins matinale, je n’aurai le choix
qu’entre deux horaires. A mon avis, le Lyon-Nantes (ici l’inverse), appartient
à un passé que je crains voué à disparaître. Doit-on s’en plaindre ? Je ne
sais pas. C’est comme ça et les pouvoirs publics et nos élus actuels ne font
rien pour que ça change. Malgré le développement d’internet, on continue de tout centraliser à Paris,
voire dans de grandes métropoles. Un
choix que je ne partage pas. Personnellement, je serai plus proche des
choix politiques brésiliens quand ils ont créé Brasilia, construisant de toutes
pièces une capitale au milieu de nulle part pour, entre autres, permettre le
développement de cette région plus reculée, plus abandonnée, que les villes de
Rio de Janeiro et São Paulo. Ainsi, en France, pourquoi tous les ministères
sont-ils à Paris ? Au nom du développement du territoire, ne pourrait-on
pas tout décentraliser ? Plus localement, au niveau de notre département,
tout est centralisé à Bourges. Ne pourrait-on pas décentralisé les services
publics en campagne ? A voir, à étudier et... à faire. Si l’on a un jour
un élu visionnaire et courageux, pas un piètre gérant de rentes...
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