Quelle erreur d’être arrivé en
retard au dernier conseil municipal avant les congés estivaux : nous
(Frédérique GODARD et moi-même) n’avons pu écouter le discours lénifiant du
leader maximo Nicolas SANSU, notre maire. Tant pis : il nous faudra nous
rabattre sur ses seconds couteaux. A commencer par Philippe FOURNIÉ,
l’admirateur du corsaire malouin René DUGUAY-TROUIN (cf. interview du Berry
Républicain). Amusant pour un ariégeois.
Et le vice-président régional est
parti dans un discours fleuve sur un fait qui tient la France (et Vierzon) en
haleine : je suis un socialiste frondeur. Mais pas trop : je tiens à
être réélu en 2015, donc à être en tête de liste, surtout si on s’attend à une
déculottée (prévisible si l’on en croit les sondages, certaine sans l’alliance
des communistes et des écologistes). Plus localement, répondant sans doute à
une question ou une interrogation que je n’ai pas entendue, il noie le poisson
sur la municipalisation ou plutôt la non-municipalisation des transports
urbains. Ah ! Si Régis ROBIN, le pilier local de Lutte Ouvrière, avait été
là, il aurait eu droit, comme nous tous, à son homélie anti-socialiste,
anti-bourgeois, anti-capiataliste, anti-anti !
Fabien BERNAGOUT succède au
frondeur de salon. Et s’en prend à Nadia ESSAYAN et sa “schizophrénie”, comme
quoi “on ne peut pas demander une baisse des impôts et plus de services
publics”. J’aurai été élu, je lui aurais répondu que si : en gérant mieux
la ville.
Jean ROUSSEAU vole au secours de
sa protégée, parvient surtout à lui éviter une de ses colères dont elle est
coutumière : “M. BERNAGOUT, êtes-vous l’avocat du maire ?”. Avocat,
peut-être pas, mais groupie sûrement. Il s’ensuit une série d’échanges entre
les parties, chacune revendiquant la primeur de la défense du service public.
Nadia ESSAYAN reprend la parole
et demande, comme lors du Conseil Communautaire, un front républicain contre le
Front National (cf. article éponyme). Avec tout autant de succès, c’est-à-dire
un silence poli. Y compris des frontistes locaux, il faut dire réduit à deux en
l’absence de leur leader Bruno BOURDIN.
Premier vote et première
surprise, malheureusement sans effet puisque non expliquée : dans le vote
unanime (communistes, socialistes, rousseauïstes et frontistes unis) pour la
motion de soutien des maires (Association des Maires de France) à l’Etat pour
plus de dotations, un élu de centre gauche s’est distingué, s’abstenant.
François TESSIER. Dommage qu’il n’ait pas expliqué son vote mais il l’a fait
quand je le lui ai demandé : il s’est abstenu parce que l’on ne peut
demander à l’Etat de faire des économies et refuser cette cure de bonne gestion
aux collectivités locales. Une idée que je partage : bravo François.
Arrive le clou de la soirée, un
moment d’anthologie cocasse que la presse, officielle (présente) ou non
(absente), a tu : deux votes anodins pour la nomination de Gérard
MASSICARD, représentant bourgeois
du Parti de Gauche local, dans un comité
Théodule quelconque, et de François DUMON, collectionneur d’Alfa-Roméo et
vice-président régional, dans un autre. Je me souviens... d’un discours plein
de verve sur les électeurs lors de la nomination de Nicolas SANSU au poste de
député (élu à 100% par jeté de l’éponge de sa challenger socialiste, par accord
ou par peur, peu importe, et par moins de 14% des électeurs de la
circonscription). Du type “si la socialiste s’était maintenue, elle aurait été
élue par des voix de droite” et moi lui répondant “Ah oui ? Parce que tu
sais par qui et pourquoi tu es élu, toi ?”. Aujourd’hui, je sais qu’il le
savait. La preuve : Gérard
MASSICARD et François DUMON ont été élus, pour ces comités, par les voix du Front National. Et cela ne
l’a pas gêné, même si les deux auraient pu s’en passer...
Le conseil se poursuit avec le
vote des comptes administratifs où les oppositions ne s’opposent pas mais
s’abstiennent. Jusqu’au second clou de la soirée : la leçon de comptabilité publique du professeur PIFFAULT. Et une
belle occasion de se taire de manquée ! Pourtant, son introduction est
bonne. “Normal”, me répondrez-vous, “puisque vous la partagez”. Oui.
Y'a du boulot ! |
Je suis
certain que Nicolas SANSU sera contraint d’augmenter les impôts s’il ne veut
pas faire d’économies. Le maire lui répond qu’il a trouvé la Ville en état de sous-investissement
chronique ne 2008, se basant cependant sur des ratios contestables, mais que le
budget est équilibré. Là où Franck
PIFFAULT se trompe, c’est sur un emprunt de 4 millions d’€uros que lui estime
ne pas être compris dans les 31 millions d’€uros d’endettement de la Ville. Le
maire lui dit que si. Si Franck écoutait son président Frédéric MORILLON, il
saurait que j’ai déjà posé cette question lorsque j’étais élu, en mars, et, ainsi,
que le maire avait déjà répondu à cette question. Les oppositions
s’abstiennent.
Autre DM (décision modificative)
que les oppositions n’ont pas voté : celle relative au théâtre MacNab. Je
l’aurai pourtant voté puisque le maire et son équipe ont tenu compte de mes
avis sur la gestion de la billetterie.
Quelques dossiers suivent jusqu’à
un morceau de langue de bois du conseil : la subvention “exceptionnelle”
d’une opération de rénovation d’une école au Maroc, menée par l’A.J.C.V., C2S
et l’OREC, trois associations très largement subventionnées par la Ville, sans
résultats en rapport. L’opération s’adressait à un public de jeunes en
“décrochage scolaire” (traduction langue de bois / français : école
buissonnière des cancres), ayant des “soucis d’addiction” (au tabac,
peut-être ?) et un “comportement asocial” (traduction bo-bo /
français : un casier judiciaire plus du tout vierge). Sur l’insertion,
pourquoi pas. Mais était-on obligé d’aller au Maroc pour mener à bien cette
opération ? N’y-t-il pas de lieux à rénover, de forêts à nettoyer, de
chemins à entretenir à Vierzon ? Un vote unanime...
Autre dossier intéressant :
les rythmes scolaires. Il ya quelques mois, alors qu’ils posaient d’importants
problèmes dans d’autres villes et villages, Vierzon était, selon le maire, un
ilot de bonheur. Il continue à le penser. Et à le dire. Nadia ESSAYAN lui
dresse un réquisitoire, demandant s’il s’agit de baisser le temps de travail de
l’élève (24 heures par semaine) ou lui permettre de découvrir de nouvelles
activités. Les deux s’échangent des propos où tous finissent par se perdre. Les
votes sont fidèles à eux mêmes : la majorité vote pour, les oppositions
s’abstiennent.
Les dossiers suivant relevant de
l’épicerie, Frédérique et moi partons diner.
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