Des idées…
Nous allons voter aujourd’hui.
Une nouvelle fois. Mais je suis inquiet. Inquiet devant une abstention
galopante. Inquiet de voir des partis refusant cette idée, ce projet qu’est
l’Europe, prendre le pouvoir. Inquiet que des intérêts particuliers prennent le
pas sur des nécessités communes. Inquiet que des personnes en panne d’idée
érigent ce manque en projet politique. Que se passerait-il s’ils étaient
élus ?
Rien que dans notre
circonscription européenne, regroupant les futures ex-régions que sont le
Centre, l’Auvergne et le Limousin, 25
listes vont se disputer… 5 postes.
Le 25 mai 2014 : votons ! |
Bien entendu, nous allons
retrouver les grands partis
traditionnels : l’UMP, l’UDI, le PS, allié avec son “parti balai”
qu’est le PRG (parti balai parce qu’il agit comme une voiture balai dans une
course : il récupère ceux que le PS abandonne, ceux qui ne sont plus en
odeur de sainteté auprès des instances dirigeantes du parti gouvernemental et
ceux, socialistes, qui veulent se donner ou nous donner l’illusion de leur
indépendance : mais il est vrai que l’on parle surtout de ce que l’on n’a
pas, comme les résistants de la 25ème heure, en 1944, parlaient
d’honneur), accessoirement le Front de Gauche, alias le Parti Communiste, qui
semble souhaiter faire oublier son passé staliniste, abandonnant la faucille et
le marteau comme il a abandonné, depuis longtemps, ses valeurs. Les preuves de
cet abandon est la présence d’une liste appelée tout simplement “Communistes”,
groupuscule stalino-léniniste issu du PCF, et d’une liste trotskyste, toujours
en guerre avec ce dernier, Lutte Ouvrière.
Au rang des partis qui confondent intérêts particuliers et intérêts communs,
on trouve avant tout les écologistes d’Europe Ecologie – Les Verts. J’y ajoute les
écologistes extrémistes du Parti de la Décroissance, bourgeois bohêmes assez
riches pour prôner un retour à la terre, quels que soient nos moyens, et
souvent incapables, eux-mêmes, de se passer de leur tablette numérique,
l’Alliance Ecologiste Indépendante (de qui ? de quoi ?) et la liste
de Corinne LEPAGE, Europe Citoyenne, qui tente de reprendre en main le parti
moribond qu’elle a créé il y a quelques années (et en lequel j’ai cru, me
qualifiant même de sympathisant), CAP 21, sorte de caution du centre, à défaut
de dire de droite, de l’écologie, jusqu’à ce que Jean-Louis BORLOO reprenne la
main par des actes. Elle aurait dû le rejoindre comme l’a fait François BAYROU.
Pour moi, l’écologie n’est ni de droite,
ni de gauche, ni du centre. Ce n’est pas un courant politique. L’écologie,
c’est comme l’économie, la défense, la famille, l’éducation… : elle
concerne TOUS les partis. Preuve en est que tous les partis ont une idée de la
gestion de notre environnement.
Autres listes aux soucis particuliers se présentant à une élection
commune :
> les tenants d’une
nouvelle langue, pas si nouvelle que ça et complètement artificielle, qu’est
l’espéranto. Pourquoi pas ? Mais ça ne fait pas tout. D’autant que tant de
nos concitoyens, moi le premier, ont tellement de difficultés à apprendre une
langue autre que notre langue maternelle, ça promet surtout de nous éloigner de
la démocratie…
> le Syndicat de Lutte
Contre les Banques. Une fois encore, pourquoi pas ? Mais après ? Je
suppose que si les banques existent, c’est que nous y trouvons tous un intérêt.
Ou souhaitent-ils revenir au haut moyen âge et que chacun se promène avec sa
fortune sur soi ? Ou souhaitent-ils faire comme les communistes new age,
stalinistes ou trotskystes : remplacer les banquiers par autre chose comme
les héritiers de Karl Marx veulent remplacer les patrons par des
directeurs ? Rien de nouveau sous le soleil…
> le Parti Pirate. Si
l’on se réfère à leur semblant de programme, j’ai plus l’impression qu’il
s’agit de libertaires de la toile internet, faisant fi de la propriété
intellectuelle comme de la propriété artistique. Mais l’on peut pousser plus
loin… Leur nom, “pirate”, peut être pris dans son sens historique : un
ensemble d’opportunistes, plus voyous que révoltés, qui ont besoin qu’existe la
société qu’ils disent honnir, préparant leur retour via un autre parti, un
parti “corsaire”, comme les soixante-huitards sont devenus les bourgeois
d’aujourd’hui, inspecteurs d’académie pour les uns, élus pour les autres,
notaires pour d’autres encore. Les sans-culottes de la Révolution Française,
nous apprend l’Histoire, s’ils ne sont pas morts pendant cette période, sont
devenus les maréchaux de l’Empire.
> les féministes, parti
sexiste s’il en est qui prétend lutter ni plus, ni moins contre son alter égo,
le parti machiste, déclarant que celui-ci, sans être constitué, est partout. Je
suppose, peut-être, que Clarisse HEUSQUIN, Corinne MOREL-DARLEUX, Sabine
THILLAYE ou Sophie AUCONIE, entre autres, sont des suppôts d leurs ennemis,
oubliant que tous leurs “oppresseurs” sont nés d’une mère…
> les régionalistes de
Régions et Peuples Solidaires, comme si les minorités (mais quelles
minorités ?) étaient oppressés, réduites en esclavage. Etrange, je ne
trouve pas parmi eux de représentant du Front du Berry Libre et Indépendant,
parti “terroriste” qui écumait les bars de nuit de la capitale berrichonne dans
les années 80 en beuglant “Du foin pour nos vaches, le Berry indépendant”. A
l’heure où nous voulons construire une Europe unie, leur présence me parait,
pour le moins, anachronique.
> les “référendaristes”
de Démocratie Réelle. Leur volonté est louable, comme celle des autres partis,
d’ailleurs : développer des référendums à tout crin, peut-être à l’image
de la Suisse. Ça promet pour le développement d’une autre idée : l’abstention…
Et la mort, à terme, de ce qu’ils veulent défendre : la démocratie. La
démocratie qui se suicide via l’abstention…
> et enfin les plus
amusants, à mon sens : les royalistes de l’Alliance Royale. Pour plus de
démocratie, un roi. De France. Ou d’Europe. Alors, si possible, un empereur.
A ces listes, il nous manque,
pourquoi pas, une liste théocratique, une liste pour le développement du
cannabis, comme à Paris, une liste pour la mise en biberon du fromage de
chèvre, une liste pour… pour ce qui nous passe par la tête du moment que ce
soit loufoque. Ou une liste comme celle de Christophe MAYAUD, “Mayaud Hors
Bord”, comme si je créai le “Parti Mousset”, dont le seul programme serait mon
bien-être…
D’autres listes se présentent à
nous, non sans idées d’ailleurs, mais dont on ne comprend pas qu’elles n’aient
pas rejoint les listes traditionnelles, comme Nous Citoyens avec l’UMP, l’UDI,
voire le PS, comme Nouvelle Donne avec le PS, voire l’UDI, le Parti Fédéraliste
Européen avec l’UDI. Probablement une question d’hommes. Ou de femmes. Ou de
postes.
Avant dernier groupe : ces
listes qui refusent l’Europe. D’abord avec le FN. Puis avec Debout la
République, de Nicolas DUPONT-AIGNAN, Force Vie, de Christine BOUTIN et Union
Populaire Républicaine.
Dernière liste, probablement
celle que je réprouve le plus : celle du vote blanc. Ils font fort, les
candidats du Parti du Vote Blanc : ils refusent de choisir, ce qui est
leur droit, et créent une liste. Bien. Mais s’ils sont élus, que
feront-ils ? Rien ? En quoi sont-ils meilleurs ? Rappelez-le-moi
pour les prochaines élections européennes : je créerai le parti de
l’abstention, décidant que toutes les abstentions seront des votes en ma
faveur : je suis certain d’être élu. Et haut la main ! Grotesque !
… et des hommes ! Ou des
femmes.
D’un autre côté, les “grands”
partis sont complices de cette parodie de démocratie. D’abord en ne fixant pas
des règles précises en France, comme le non
cumul des mandats. En Allemagne, par exemple, on est un élu européen et
rien d’autre ! Chez nous, on peut être vice-président d’un conseil général
et, il ya peu, maire-adjoint, et prétendre à être un élu européen. Le tout,
évidemment, en ne parlant pas une seule langue étrangère. Pathétique. Et, pour
faire plus “peuple”, plus “ouvrier”, déclarer pompeusement comme métier celui
de soudeur ! La dernière fois qu’il a utilisé un poste à souder, BONEY M
trustait le haut des classements musicaux. Vous ne savez qui sont les BONEY M,
les plus jeunes ? Demandez à vos grands parents.
Mais François DUMON n’est pas le
seul à blâmer. D’autres que lui salissent (je pèse mes mots) cette institution
qu’est le parlement européen. Dans notre circonscription, Brice HORTEFEUX (UMP),
Louis COSYNS (UMP), Karine GLOANEC-MAURIN (PS), tous avec un désir de destin national, à tout le moins régional ou
local, mais pas européen. Et que dire des candidatures, sur d’autres
circonscriptions européennes, des Marine et Jean-Marie LE PEN (FN), Jean
ARTHUIS (UDI), Nadine MORANO (UMP), Edouard MARTIN (PS), Nathalie GRIESBECK
(UDI), Florian PHILIPPOT (FN), Louis ALLIOT (FN), Jean-Luc MELENCHON (PG),
Michèle ALLOIT-MARIE (UMP) et tant d’autres…
Des solutions ?
Oui.
La première serait le respect de
nos institutions, françaises comme européennes, en interdisant le cumul des mandats exécutifs.
La seconde, qui peut sembler être
une atteinte à la démocratie, serait d’obliger tout candidat désirant se
présenter à faire une liste cohérente (parité et origines géographiques de la
circonscription), être présente dans au moins deux circonscriptions européennes
et donner un programme comparable sur divers sujets communs (économie, social,
défense, …). Mais cela reste à préciser.
Dans l’attente, je vais aller
voter. Pour une vraie européenne.
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