Est-ce parce que l’on n’est pas
élu qu’il faut se taire ? Pour ma part, je ne pense pas. La vie politique
ne s’arrête pas à une élection, qu’on l’ait gagnée ou qu’on l’ait perdue.
D’abord parce que 898 électeurs vierzonnais ont voté pour le MoVie au premier
tour des élections municipales de 2014. Ensuite parce que, démocrate, je pense
que l’on se doit de donner aux vierzonnais un autre regard sur la vie
vierzonnaise que celui que veut donner le Parti Communiste sur sa gestion,
l’atone parti socialiste local, le centre-gauche de Nadia ESSAYAN et le
nationaliste Vierzon Bleu Marine.
1er conseil municipal
après l’élection du maire et de ses adjoints, où Nicolas SANSU nous a joué
avant l’annonce le film de Manuel VALLS “On reprend les mêmes et on recommence” :
le vote définitif des taux d’imposition locaux. Je dis définitif parce que l’ancien
Conseil Municipal en avait déjà débattu.
Pour ouvrir le bal, comme
d’habitude, on commence par les propos liminaires, sorte de “café du commerce”
où tout le monde échange des propos qui se veulent politiques, pratique qui se
fait à Vierzon et dans certaines autres communes de France mais pas partout,
notamment, par exemple, à Issoudun.
Mais avant d’évoquer ces changements,
permettez-moi de noter une forte présence du public, à majorité constitué de
militants communistes (ils sont les mêmes que l’on rencontre dans tous les
conseils municipaux vierzonnais auxquels j’ai assisté depuis 2008 et à tous les
conseils de quartier : ils sont là pour applaudir, même si c’est interdit,
et soutenir leur Grand Timonier local ; c’est beau, la foi) et de quelques
démocrates, dont moi.
Sur le banc des élus, déjà une
démission dans les rangs de Nadia ESSAYAN et de Jean ROUSSEAU. Et déjà un
absent : le parisien Franck PIFFAULT. Les autres “étrangers” à la commune
sont là : le berruyer Jean-Claude SANDRIER, la marolingienne Karine CHÊNE
et le massayais Frédéric DUPIN. Mais ils ont un attachement “fiscal” à la
commune (une boîte aux lettres, une entreprise ou une résidence secondaire…).
Les propos du maire : on
prend les mêmes et on recommence, donc on reprend la même chanson, sans même
changer les paroles, soit “tout le monde il est beau, tout le monde il est
gentil”… surtout quand on est d’accord avec lui.
Puis vient la lecture terne,
quelquefois ânonnée, de Nadia ESSAYAN. Un conseil, Nadia : avant de lire
le texte d’un autre, il serait bon que tu le répètes à haute voix devant une
glace. Son premier propos est fidèle à sa pensée et celle de son mentor Jean
ROUSSEAU : elle adresse toutes ses félicitations à François HOLLANDE
d’avoir nommé Manuel VALLS au poste de premier ministre, arrachant un sourire
gêné aux élus socialistes et un sourire jaune, voire outré, aux élus
communistes. Puis elle demande une baisse des indemnités du maire et de ses
adjoints. Une bonne idée. Un peu démagogique parce que pas toujours justifiée
mais pourquoi pas ? Là où le bât blesse et tue son argumentation, c’est
qu’elle demande ensuite la rémunération de chaque conseiller municipal, y
compris d’opposition, à hauteur de 250 € par mois. A moins de baisser
drastiquement le salaire des élus de l’exécutif et de supprimer certains postes
d’adjoint, on ne peut arriver à faire des économies ainsi. En sus, elles seront
faibles et le travail des élus s’en ressentira, voire certains refuseront un
poste d’adjoint. Et c’est encore pire lorsqu’elle demande une tablette
numérique pour chacun des élus. Pour jouer pendant les conseils ? Soyons
sérieux : sa première demande est bonne (la baisse de la rémunération du
maire et de ses adjoints), pas les secondes.
Autre demande de la part de celle
qui se prétend être le leader de l’opposition, avec le sourire amusé de son
mentor Jean ROUSSEAU et le dénie que je partage avec le chef de file des élus
du Front National : la création d’un “comité d’éthique”, pour ma part un
comité Théodule pour reprendre le Général de Gaulle. L’éthique, ça se vit, ça
ne se décide pas.
J’ajoute à ces demandes un
mouvement d’humeur de Nadia ESSAYAN à l’encontre du public, pas justifié à mon
sens, qui lui vaudra un rappel à l’ordre de Nicolas SANSU.
Les réponses vont fuser, pas
toujours pertinentes :
> pertinente de la part
de Bruno BOURDIN, leader du FN local, qui réclame un retour des débats sur le
sujet du Conseil : les taxes locales et les commissions,
> pertinente de la part
de Gérard MASSICARD, président du Parti de Gauche local et membre de la
bourgeoisie du même nom quand il rappelle que le Parti de Gauche ne soutient
pas Manuel VALLS, peu pertinente quand il confond Nadia ESSAYAN et son groupe
avec le Front National,
> peu pertinente de la
part de Franck MICHOUX quand il rappelle que son temps de présence en mairie
est de 105 heures par trimestre. Soit 35 heures par mois. A 1 300 € la
semaine, j’aurais été à sa place, je l’aurai fermé.
> peu pertinente de la
part de François DUMON, qui regrette qu’il n’existe pas un statut de l’élu en
cas de non réélection. Moi qui pensais que nous devions tous être égaux et qui
ne m’offusque pas quand un élu va pointer au chômage quand il a perdu une
élection, comme un salarié va le faire quand il a perdu son emploi, voilà que
François DUMON veut un privilège de plus à ceux qu’il a déjà !
> toujours à côté de la
plaque pour Philippe FOURNIE, qui rappelle que les vierzonnais font des
économies avec la municipalisation de la restauration municipale et de l’eau,
oubliant que son groupe a augmenté les impôts en début de leur premier mandat,
la perte d’un procès aussi coûteux qu’inutile avec l’ancien gestionnaire de la
restauration municipale, des économies sur l’eau obtenues par une meilleure
négociation sur la production de l’eau avec l’ancien gestionnaire toujours
présent Véolia et des subventions de 100 000 € chaque année à compter de
2014.
> pertinente de la part
de Jean-Marc DUGUET.
> amusante de la part de
Jean ROUSSEAU, qui veut se poser en “sage”, tentant de protéger sa “protégée”.
> à côté de la plaque de
la part de Marie-Claude GRISON, qui déclare, comme sa chef de file Nadia
ESSAYAN l’a fait plusieurs fois auparavant : “Je ne suis pas de droite”.
Mais ça, on le savait…
Finalement, le groupe de Nadia
ESSAYAN et Bruno BOURDIN, voulant peut-être donner raison à Gérard MASSICARD,
voteront contre les indemnités des élus, les deux autres élus du Front National
s’abstenant. La majorité votera sans surprise favorablement… Si le MoVie avait
voté, nous aurions voté contre.
Jusqu’au vote des taxes, le
conseil municipal décidera de la composition des commissions. Seul fait
notable : la prise de parole de Jean ROUSSEAU lors de la Commission ayant
pour sujet la Vallée de l’Arnon. Jean ROUSSEAU rappellera qu’il n’est pas de
droite, qu’il a été membre du P.S. et qu’il est aujourd’hui membre du P.R.G. Ce
qui lui vaudra les rires de la salle et la réponse, toute aussi amusée du
maire, lui rappelant qu’il a connu tant et tant de partis, comme membre ou
comme soutien, au gré des vents de sa pensée, qu’il peut bien aujourd’hui se
prétendre de gauche. Pour ma part, je pense que Jean ROUSSEAU a toujours été
socialiste. Tendance Eole. Quel humoriste, ce Jean ROUSSEAU. Au Stade de France
en juin 2015. Réservez vos places !
Il s’ensuit une autre série de
nominations de membres du Conseil Municipal à différentes commissions et
conseils d’administration. Avec la position de l’opposition municipale qui me
choque : la
non participation au vote. La loi offre à tous les élus un triple
choix : voter pour, voter contre ou s’abstenir. Refuser de participer à un vote, c’est refuser
le principe de la démocratie. Qui plus est, c’est insulter ses propres
électeurs. Mais ma révolte va encore plus loin : si l’on veut
se poser en réelle opposition, on se doit de présenter au moins un candidat à
tous les votes. Sans quoi, ce n’est pas faire acte d’opposition. Comme je l’ai
déjà dit et écrit lors de la campagne municipale : il y a le travail (le
programme) et l’ouvrier (les candidats et les élus). Et là, l’ouvrier s’est
résolument mis de lui-même sur la touche. Nicolas SANSU n’a même pas besoin
d’opposition : elle se aborde elle-même.
Dernier fait d’armes pour ce
Conseil Municipal : le vote des taux des taxes locales. Sans surprise, le
Maire et son équipe reprennent les mêmes que l’année passée. Mais on sent une
pointe de regret. Surtout quand il regrette que les bases augmentent si
peu : +0,9%. Cela augure des temps difficiles dans le futur, des hausses
probables. Surtout quand il reproche à l’Etat socialiste la baisse continue
entamée par Nicolas SARKOZY des dotations d’état.
C’est François TESSIER, pour le
groupe de Nadia ESSAYAN, qui prend la parole pour lui répondre. Un langage
clair. Bravo, François. Il fait sienne une proposition et une promesse du
MoVie : la baisse des taux. Evidemment sans recevoir d’écho favorable
de la part du maire. Nadia ESSAYAN, Jean ROUSSEAU et leur groupe votent
contre, Vierzon Bleu Marine vote pour. Comme quoi le Front National et le
Front de Gauche partagent certaines idées. Mais pour cette fois, déclarera
Bruno BOURDIN.
Pour conclure, un vote unanime
sur la vente d’un camion de la Ville. Comme quoi majorité et opposition peuvent
se retrouver… Surtout quand c’est futile.
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