“Un budget est un projet qui n’existe que pour ne pas être
respecté” selon Pierre DESPROGES.
Fort de cette maxime qui n’engage que son auteur mais que je suis
forcé de reconnaître pour vrai selon mon expérience, tant de la vie publique
que de l’entreprise privée ou publique, permettez-moi d’apporter ma
contribution à ce débat sur les orientations budgétaires de notre ville pour
2013.
Sur le contexte général, Monsieur le Maire, je partage vos
constats, d’autant plus facilement que ceux-ci sont extraits des études de
l’INSEE mais peu, voire pas vos jugements de valeur. Notamment sur les plus
fortunés. Personnellement, j’adore côtoyer des gens fortunés. D’abord parce que
leur existence me prouve que c’est possible, en France, surtout si leur fortune
vient de leur travail ou de leurs talents, espérant que mon travail et mes
talents, aussi pauvres soient-ils, me permettront à mon tour de m’enrichir et
de perpétrer ce trop lent processus d’ascenseur social. Ensuite parce que,
directement ou indirectement, ils me feront travailler.
Mon analyse viendra compléter la vôtre, la posant sur un plan plus
local, celui de Vierzon.
Une analyse qui n’aide pas à voir notre avenir ensoleillé. Mais essayons tout de même.
Notre taux de chômage tout d’abord. A Vierzon, il est de 13,2%
pendant que sur l’ensemble de la Région Centre, il est de 9,2% et de 10% sur le
territoire national. Sachant que ce taux ne concerne que la catégorie A de
chômeurs, oubliant les temps partiels, les personnes en formation, les
intérimaires, les précaires et j’en passe. Et surtout les radiés ou ceux qui
n’ont pas voulu s’inscrire à Pôle Emploi.
Le revenu fiscal brut moyen des foyers imposables vierzonnais,
selon l’INSEE, était, en 2010, de 36 900 € par an pour 48 500 en
Région Centre et 43 300 sur l’ensemble de l’Hexagone.
Enfin, le revenu mensuel médian par ménage était de 1 792 €
net alors qu’il se monte à 2 151 € pour le Cher, 2 354 € pour la
Région Centre et 2 339 € pour la patrie de Molière, classant notre ville à
la 28 652ème place sur les 36 717 communes françaises. Pas
brillant.
Pour résumer, nos concitoyens sont fauchés, l’avenir n’est pas
rose, même si le gouvernement l’est, et c’est dans ce contexte local que, pour
vous citer, nous devons construire le budget de la Ville. Et auquel nous, votre
opposition, allons apporter notre pierre, nos pierres si vous voulez bien les
recevoir. Gentiment.
Sur les investissements.
Pour les recettes, vous nous dites, pêle-mêle, que les subventions
d’équipement émanant du Conseil Général et du Conseil Régional vont être plus
difficiles à obtenir, que la FCTVA est sans surprise puisque conséquence de nos
dépenses de 2012, que les amendes de police et les taxes d’aménagement sont
aléatoires et que ce sera plus difficile de recourir à l’emprunt, comme le vit
la majorité des entreprises françaises, privées ou publiques. La sécurité
financière a un prix. Espérons qu’il ne sera pas trop coûteux.
Vous oubliez, dans vos recettes, l’impôt. Je sais que vous le
réservez plutôt pour le fonctionnement mais les subventions des collectivités
territoriales ne viennent pas du denier du culte, de l’héritage des Bettancourt
ou des 85% de Gérard DEPARDIEU. Ils viennent de nous. Et vous nous dites, en
page 4, que nous devons nous attendre à une augmentation des impôts générés par
la Communauté de Communes ! Dans ce contexte, nous vous suggérons de
revoir vos investissements à la baisse et d’alléger le taux d’imposition des
vierzonnais, ne serait-ce que de 0,5 point. C’est modeste mais ça montre que
vous vous souciez des électeurs, des vôtres comme des nôtres.
Pour cela, si nous conservons le projet de centre de santé
municipal, une bonne idée venue de La-Ferté-Bernard, la prochaine centrale
d’approvisionnement en eau potable, traité dans le point suivant, et le P.R.U.,
nous vous enjoignons de revoir la concession d’aménagement, exigeant plus de
résultats et plus rapidement, et surtout le Conservatoire de Musique. Nous
aussi, nous rêvons d’un auditorium, d’un Zénith, d’inviter les Wanpas –c’est
déjà fait- et Bruce SPRINGSTEEN mais même la plus belle des vignes ne peut
donner que ce qu’elle a. Cette dépense, qui devrait déjà être supporté par la
Communauté de Communes, pas par la Ville, devrait, en outre, être calibré en
fonction des besoins et surtout, ne pas se faire au détriment d’un lycée. Qui
plus est technique ! Pas de bras, pas de chocolat vous ais-je dis
précédemment. Plus sérieusement, j’ajoute plus de lycée technique, plus
d’entreprise à terme très court, ne sachant, comme la poule et l’œuf, qui de
l’entreprise créé l’école et inversement. Et qui dit plus d’entreprises dit
plus d’emploi, plus de vie… Je vous conjure de revoir le lieu de votre projet.
A défaut, dans 20 ans au plus tard, on pourra y inaugurer une belle plaque de
marbre mortuaire sur laquelle seront gravés ces mots : “Ci-gît l’avenir de
Vierzon”. Au passage, savez-vous combien on a créé de lycées techniques en
France, entre 2002 et 2009 ? Selon le professeur d’économie de Paris II
Daniel VITRY, aucun. On en a même fermé 84. Et on s’étonne que notre pays se
désindustrialise.
Sur le fonctionnement.
Pour le fonctionnement, rien de nouveau sous le soleil. Vous jugez
les ressources de la fiscalité stable, ce dont nous doutons, observant une
baisse constante de notre population. Vous allez me répondre, Monsieur le
Maire, que nous vous suggérons une baisse, même faible, des taux d’imposition
locaux. Donc des impôts. Et nous maintenons cette idée, soucieux de plus
d’égalité entre toutes le communes, ne serait-ce du Cher, tendant vers la
moyenne, espérant aussi enrayer le départ de nos concitoyens vers des communes
voisines moins gourmandes, comme Massay ou Méreau.
Pour les autres recettes, vous n’êtes guère plus serein.
Tout ceci nous oblige, vous oblige à une gestion plus serrée des
dépenses de fonctionnement. J’attire votre attention sur l’absentéisme
important du CCAS. Quels sont vos remèdes ?
Pour les autres dépenses, une réorganisation des services publics
est peut-être à étudier, même si je sais que vous l’avez déjà entamée. Mais
est-ce la plus pertinente, tant sur le plan humain que sur son efficience de
service au public, aux citoyens ?
Pour ce qui est des budgets annexes du théâtre Mac-Nab et des
Foires et Salons, l’objectif à suivre se doit d’être une autosuffisance
croissante sans recours, à tout le moins le plus faible possible, aux
subventions municipales. Un habile équilibre entre pédagogie, service au public
et économie est à trouver. A vous de jouer. Mais mieux.
Pour le SPANC, nous n’apportons aucune idée supplémentaire pour
l’heure, toujours soucieux du service au public pour un prix moindre.
Par contre, pour l’éclairage public plus que pour la
signalisation, vous connaissez mes idées environnementalistes plus qu’écologistes.
Eteindre la plus grande partie des lumières de la ville de 23h à 5h, la nuit,
chaque jour de la semaine, et de 1h à 5h le week end, comme le font de plus en
plus de villes en France, coûtera, de toutes façons, moins cher que changer les
ampoules, les luminaires ou autres déclencheurs électroniques. Le sentiment de
sécurité y perdra là où l’économie y gagnera, sans compter la faune et la flore
de notre ville, plus généralement de notre pays, fortement perturbées par nos
débauches d’énergie. Un fait que n’importe quel amoureux de la nature quelque
peu informé serait vous présenter bien mieux que moi.
Voici
nos idées.
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