Encore une décision judiciaire
que la plupart de nos concitoyens, pour ne pas dire tous, ne comprend pas. Les
faits sont pourtant simples : une femme battue, humiliée, presque réduite
en esclavage, mère de quatre enfants tous abusés, dont l’un d’entre eux à mis
fin à ses jours la veille du geste meurtrier, plus sûrement expiatoire, de sa
mère, a tué son mari, son bourreau. Elle a été jugée, condamnée, jugée de
nouveau, condamnée de nouveau, graciée, avec le soutien de plus de 400 000
de mes concitoyens, moi compris, par le Président de la République et un juge,
sûrement vexé que le Peuple et son représentant suprême, même si je n’ai pas
voté pour lui, aient osé remettre en cause la décision de l’un de ses pairs, a
décidé de la maintenir en prison. Pourquoi ? Si j’en crois ce qu’en disent
ses avocates qui ont lu le jugement : parce que Jacqueline SAUVAGE
n’aurait pas fait acte de contrition (le Tribunal de d’Application des Peines,
le même qui remet en liberté des psychopathes et autres terroristes sous
prétexte qu’ils se sont amendés, reproche à Jacqueline SAUVAGE “de ne pas assez
s’interroger sur son acte”, faisant rentrer la morale, plus certainement un
seuil de morale qui, déjà, n’est pas le mien, dans une décision qui ne devrait
être régit que par la Loi, non la Morale).
D’accord, elle a tué (son
tortionnaire et celui de ses enfants). D’accord elle a tué ce dernier dans le
dos. Mais celui-ci était son bourreau et celui de ses enfants depuis toujours,
pour elle depuis 47 ans. Une vie.
J’ai toujours pensé que la prison a
deux utilités pour le Peuple : punir le coupable d’un délit ou d’un crime
et protéger la Nation de toute récidive. Pour ce qui est de la
punition, je pense que 47 ans de punition est bien suffisant et sans rapport
avec les condamnations des meurtriers routiers, qui déciment nos routes
régulièrement, particulièrement les weekends, voire même des criminels
passionnels (“Je l’ai tué, Monsieur le Juge, mais je l’aimais”, en oubliant que
d’ici 3 à 5 ans il ou elle l’aura oublié), et que je doute qu’à 68 ans elle
récidive un jour. Cette décision juridique est incompréhensible et surtout
injuste. Pire encore : elle éloigne les représentants de la Justice du
Peuple qu’ils sont sensés protéger. Sensés... Déplorable. Minable.